36o X I e Leçon. Nerfs des art. sans verte,b.
Mais il y a des aniraa.ux dans lesquels l’analogie
nous abandonne, et auxquels on ne pourra attribuer
un système nerveux que lorsqu’on l ’aura vu
distinctement : ce sont quelques vers intestins, assez
différens par la forme de ceux que nous venons
d’indiqubr, et. la plupart des zoophytes.
Nous allons en examiner quelques-uns.
Les étoiles de mer ( astérias ) ont des parties
que l’on pourvoit juger assez semblables à des nerfs;
mais il faudroit faire des expériences galvaniques
sur des individus vivans , pour en constater définitivement
la nature. Autour de l’oesophage s’observe
une ceinture de substance molle et blanchâtre,
d’où partent dix filets : deux pour chacune des
branches qui forment le corps de l’étoile. Les deux
filets qui appartiennent à chaque branche étant
arrivés à la base de la tige osseuse et articulée
qui lui sert de principal soutien, se réunissent par
un cordon court qui se rend directement de l’un
à l ’autre ; ils se continuent ensuite l’un et l’autre
tout du long de cette tige, jusqu’à l’extrémité de
la branche en diminuant toujours de grosseur. A
l’endroit où ils se réunissent, part de chacun d’eux
un faisceau de filets qui se distribuent sur l ’estomac
, qui, dans ces animaux, est situé au milieu
du corps entre les cinq branches.
L ’aspect de tous ces filets est plutôt tendineux
que nerveux, et c’est sur-tout cela qui nous empêche
de nous décider encore.
Dans les vraies holothuties ( parmi lesquelles
Art. V III. minimaux sans nerfs. 56i
en ne doit compter ni les thalies, ni la petite galère,
[hol. physalus. Lin. ) , on trouve quelque chose
d’assez semblable à ce que nous venons de décrire
dans l’étoile; mais l’aspect en est beaucoup plus
nerveux, et c’est une forte confirmation de nos
conjectures.
C’est sur-tout dans les espèces dé holothuries qui
ont cinq paires longitudinales de muscles, comme
le priapus et le pentactes -, qu’on voit bien les
I parties dont nous parlons. Entre les deux muscles
qui composent chaque paire règne un cordon blanc,
légèrement serpentant , marqué d’anneaux transverses
absolument comme les nerfs ordinaires. Les
| cinq cordons vont en grossissant jusque vers l’oesophage,
où il nous a paru qu’ils s’unissoient pour
l’envelopper par un cordon.
Les sipunculus, qui sont plus semblables aux
holothuries qu’à tout autre animal, quoique les
naturalistes les aient jusqu’ici rapprochés des lombrics
, n’ont qu’un seul cordon blanchâtre ; mais
il ressemble parfaitement à ceux des holothuries,
et il vient de même embrasser l ’oesophage par
son extrémité antérieure.
Si ces observations portent en effet sur de vrais
nerfs, il faudra séparer les échmodermes d’avec
les autres zoophytes pour en former une classe
à part.
Nous n’avons encore rien observé dans les
oursins qüi ressemble à des nerfs; mais l ’analogie,
ne permet pas de les séparer des étoiles de mer,