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 Mais il  y  a  des aniraa.ux  dans  lesquels  l’analogie  
 nous  abandonne,  et  auxquels  on  ne  pourra  attribuer  
 un  système  nerveux  que  lorsqu’on  l ’aura  vu  
 distinctement :  ce  sont quelques  vers  intestins,  assez  
 différens  par  la  forme  de  ceux  que  nous  venons  
 d’indiqubr,  et.  la  plupart  des  zoophytes. 
 Nous  allons  en  examiner  quelques-uns. 
 Les  étoiles  de  mer  ( astérias )  ont  des  parties  
 que l’on pourvoit juger assez semblables à des nerfs;  
 mais  il  faudroit  faire  des  expériences  galvaniques  
 sur  des  individus  vivans ,  pour  en  constater  définitivement  
 la nature.  Autour  de  l’oesophage  s’observe  
 une ceinture de substance molle et blanchâtre,  
 d’où  partent  dix  filets  :  deux  pour  chacune  des  
 branches qui  forment  le  corps de  l’étoile.  Les deux  
 filets  qui  appartiennent  à  chaque  branche  étant  
 arrivés  à  la  base  de  la  tige  osseuse  et  articulée  
 qui  lui  sert  de  principal  soutien,  se réunissent par  
 un  cordon  court  qui  se  rend  directement  de  l’un  
 à  l ’autre ;  ils  se  continuent  ensuite  l’un  et  l’autre  
 tout  du  long  de  cette  tige,  jusqu’à  l’extrémité  de  
 la  branche  en  diminuant  toujours  de  grosseur.  A  
 l’endroit où ils  se réunissent,  part  de  chacun d’eux  
 un  faisceau  de  filets  qui  se  distribuent  sur  l ’estomac  
 ,  qui,  dans  ces  animaux,  est  situé  au  milieu  
 du  corps  entre  les  cinq  branches. 
 L ’aspect  de  tous  ces  filets  est  plutôt  tendineux  
 que  nerveux,  et  c’est  sur-tout  cela  qui  nous  empêche  
 de  nous  décider  encore. 
 Dans  les  vraies  holothuties  ( parmi  lesquelles 
 Art.  V III.  minimaux  sans  nerfs. 56i 
 en ne doit compter ni les  thalies, ni la petite galère,  
 [hol.  physalus.  Lin.  ) ,   on  trouve  quelque  chose  
 d’assez  semblable  à ce  que  nous venons  de décrire  
 dans  l’étoile;  mais  l’aspect  en  est  beaucoup  plus  
 nerveux,  et  c’est  une  forte  confirmation  de  nos  
 conjectures. 
 C’est  sur-tout dans  les espèces  dé holothuries  qui  
 ont  cinq  paires  longitudinales  de  muscles,  comme  
 le priapus  et  le  pentactes -,  qu’on  voit  bien  les  
 I parties  dont nous  parlons.  Entre  les  deux muscles  
 qui composent chaque paire règne un cordon blanc,  
 légèrement  serpentant ,  marqué  d’anneaux  transverses  
 absolument  comme  les  nerfs  ordinaires.  Les  
 | cinq  cordons vont en  grossissant jusque  vers  l’oesophage, 
   où  il  nous  a  paru  qu’ils  s’unissoient  pour  
 l’envelopper  par  un  cordon. 
 Les  sipunculus,  qui  sont  plus  semblables  aux  
 holothuries  qu’à  tout  autre  animal,  quoique  les  
 naturalistes  les  aient jusqu’ici  rapprochés  des  lombrics  
 ,  n’ont  qu’un  seul  cordon  blanchâtre ;  mais  
 il  ressemble  parfaitement  à  ceux  des  holothuries,  
 et  il  vient  de  même  embrasser  l ’oesophage  par  
 son  extrémité  antérieure. 
 Si  ces  observations  portent  en  effet  sur  de  vrais  
 nerfs,  il  faudra  séparer  les  échmodermes  d’avec  
 les  autres  zoophytes  pour  en  former  une  classe  
 à part. 
 Nous  n’avons  encore  rien  observé  dans  les  
 oursins  qüi  ressemble à des  nerfs;  mais  l ’analogie,  
 ne  permet  pas  de  les  séparer  des  étoiles  de mer,