Ceux qui pensent que l’oeil doit changer de
figure, selon la distance des objets qu’il veut voir
croient que le corps dont nous parlons est un
muscle destiné à produire cët effet en contractant
la choroïde; mais il nous semble que les nombreux
vaisseaux déférens qui en sortent le doivent
plutôt faire regarder comme une glande destinée
à séparer quelques-unes des humeurs de l’oeil.
Ces vaisseaux sont blancs, fins, très-tortueux, et
paroissent traverser la ruischienne : on les voit
très-bien dans le poisson-lune et dans le labrax,
Dans la morue, ils sont extrêmement gros ; ils
s’anastomosent ensemble et sont tous recouverts
d’une mucosité blanche et opaque.
Haller a fait de ces vaisseaux une troisième lame
intermédiaire de la choroïde, qu’il a nommée vasculaire.
Le corps glanduleux lui - même reçoit
beaucoup de vaisseaux et des nerfs qui viennent de
l ’ophthalmique , et dont le tronc marche quelque
temps dans une gaine commune avec le nerf optique,'
après que sa propre gaine a débouché dans celle
de ce dernier, comme une veine dans une veine
plus grosse.
Cette glande n’existe point dans les chondropté-
rygiens, c’est-à-dire dans les raies et les squales,
dont l’oeil se rapproche davantage de celui des
mammifères, comme nous l’avons déjà vu pour
le tapis et les procès ciliaires. L a choroïde de ces
deux genres est, comme à l’ordinaire, un triple
tissu de vaisseaux, qui a de l’épaisseur et cle b
consistance. L a ruischienne est très-mince et transparente;
entre deux est une couche de matière
argentée.
Les seiches, qui ont plusieurs corps glanduleux
entre leur sclérotique et leur choroïde, n’en ont
point entre celle-ci et la ruischienne. Ces deux
membranes sont même quelquefois difficiles à séparer.
L a choroïde est plus épaisse, plus molle,
plus vasculeuse ; la ruischienne est mince et sèche : *
il n’y a point de tapis. Tout l’oeil est tapissé en
dedans d’un vernis d’un pourpre foncé.
A R T I C L E V I I .
De Viris, de la pu p ille et de leurs mouvemens.
Nous avons vu, dans l ’article précédent, que
Vuvée, cette production de la choroïde qui forme
un voile annulaire ou un diaphragme au devant
du cristallin, est recouverte à sa face antérieure
d’une substance particulière qui porte le nom
à’iris.
A. Texture de l ’ iris.
L iris est un tissu demi-fibreux, demi-spongieux,
qui est collé de la manière la plus intime sur
1 uvee, et qu’on ne peut en séparer qu’avec peine
et dans les plus grands animaux. Il est plus épais
et plus lâche à sa grande circonférence du côté
ligament ciliaire, où il semble se terminer.
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