bulbe de l’oeil, et se dirige en avant dans une
rainure pratiquée au dessus du bec ; il se divise
l à , du côté externe, en une infinité de filamens
en forme de treillis, dont les ramifications pa-
roissent se porter aux dents ou crochets qui arment
ce bec.
L e troisième rameau de l’ophthalmique se porte
sur les parties latérales de la face, et se distribue
aux muscles des mâchoires dans les poissons épineux.
Ce rameau n’existe point dans la raie $
mais dans le squale-scie il est très-distinct et très-
gros; il se glisse dans l’orbite au dessous des deux
muscles supérieurs de l’oeil, en donnant quelques
filets qui vont se porter dans le bulbe, puis il se
dirige en avant pour se confondre avec le précédent.
Nous ne devons pas omettre ici une particularité
très-remarquable, sur laquelle nous reviendrons
cependant par la suite à l’article des secrétions :
c’est que les deux branches du nerf ophthalmique,
dont nous venons de parler, paroissent changer
de nature à l’endroit de leur réunion. Elles prennent
là une couleur noire et une consistance particulière.
Nous avons eu occasion de faire la même
observation sur cette couleur noire du nerf dans
le squale - m iland re, où elle est encore plus
marquée , et où la distribution du nerf est surtout
très-importante. Dans cette espèce de poisson,
toute la partie avancée de la tête au devant de la
bouche est percée de pores nombreux par lesquels
suinte par la moindre compression une humeur
gélatineuse. Lorsque la peau est enlevée, on voit
que cette humeur est contenue dans des espèces
de cellules formées par un tissu fibreux blanc
très-serré. Sur les parois de ces cellules aboutissent
en grand nombre les extrémités du nerf qui nous
occupe. Nous reviendrons par la suite aux usages
présumés de cette liqueur : nous ne voulons ici
qu’indiquer l’observation.
L a seconde branche de la cinquième paire, qui
représente le nerf maxillaire supérieur, est intermédiaire.
Elle se glisse au dessous du nerf optique
vers la partie moyenne et inferieure du crâne.
Parvenue au dessous des narines , elle se divise
en deux, trois ou plusieurs rameaux, dont les
uns se portent vers l’angle de la bouche, et se
terminent dans les barbillons lorsque ces appendices
existent ; les autres se portent vers la partie moyenne,
où ils se distribuent dans l’épaisseur des lèvres.
Il en est au moins ainsi dans les poissons épineux
que nous avons eu occasion d’observer.
Le squale-scie et la raie présentent des observations
différentes. Dans le premier de ces poissons,
le maxillaire supérieur se divise presqu’aussitôt
après sa sortie du crâne , au dessous de l’orbite,
en trois branches principales. L a première , qui
se porte en avant, est très-grosse, passe au dessous
des muscles de l’oeil auxquels elle donne quelques
filets. Il s’en détache sur-tout un qui se porte dans