Cerveau et jierfs édes crustacés.
L es crustacés , qui ressemblent tant aux insectes
par leurs organes du mouvement, quoiqu’ils en
diffèrent beaucoup par ceux de la circulation et
de la respiration, ont aussi un système nerveux
semblable à celui des insectes , du moins quant
aux parties essentielles.
. Dans les écrevisses à longue queue, la1* partie
moyenne du système est un cordon noueux qui
se prolonge d’une extrémité du corps à l ’autre ;
dans celles à courte queue, vulgairement nommées
crabes, il y a au milieu de l’abdomen un cercle
médullaire d’où les nerfs du corps partent comme
des rayons.
Dans ces divers animaux, le cerveau est placé
à l’extrémité antérieure du museau, et par conséquent
assez loin de la bouche, qui s’ouvre sous
le corselet : c’est ce qui fait que les cordons du
collier de l ’oesophage sont plus alongés que dans
d’autres espèces.
A. Le cerveau de l’écrevisse ordinaire ( astacus
fluv iatilis. Fab. ) est une masse plus large que
longue, dont la face supérieure est assez distinctement
divisée en quatre lobes arrondis. Les lobes
moyens produisent de leur bord antérieur chacun
un nerf qui est l’optique. Il se rend directement
dans le tub ercule mobile qui porte l’oeil, et il s’y
dilate et s’y divise en une multitude de filets qui
forment un pinceau , et aboutissent à tous les petits
tubercules de l’oeil.
De la face inférieure du cerveau naissent quatre
autres nerfs qui vont aux quatre antennes et qui donnent
quelques filets aux parties voisines. Les cordons
qui forment le collier naissent du bord postérieur
du cerveau ; ils donnent chacun vers le milieu
de leur longueur un gros nerf qui va aux mandibules
et à leurs muscles $ ils se réunissent sous
l’estomac en un ganglion oblong qui fournit des
nerfs aux diverses paires de mâchoires. A partir
de cet endroit, les deux cordons restent rapprochés
dans toute la longueur du corselet, et y forment
cinq ganglions successifs, placés entre les articulations
des cinq paires de pattes. Chaque paite
reçoit un nerf du ganglion qui lui correspond ,
et ce nerf pénètre jusqu’à son extrémité : c’est
celui de la serre qui est le plus gros. Les cordons
médullaires arrivés dans la queue s’y unissent si
intimement, qu’il n’est plus possible de les distinguer.
Ils y forment six ganglions, dont les cinq
premiers fournissent chacun deux paires de nerfs.
Le dernier en produit quatre, qui se distribuent
en rayons aux nageoires écailleuses qui terminent
la queue.
Le bernard l ’hermite ( Pagurus. Fabr. ) dont
la queue m'est point recouverte d’écailles articulées,
paroît avoir beaucoup moins de ganglions que
l’écrevisse : on ne lui en yoit que cinq.