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hyoïde et ses cornes se portant en avant , pénètrent
dans ce surplus de peau , et l’étendent en
poussant la langue en avant, comme nous le verrons
ailleurs.
L e s reptiles varient beaucoup à l’égard de la
langue, comme à tant d’autres. Les crapauds et
les grenouilles ont une langue entièrement charnue
, attachée au bord de la mâchoire inférieure ,
et qui dans l’état de repos se reploie dans la
bouche.
Dans les salamandres, elle est attachée jusqu’à
sa pointe , qui ne peut point se mouvoir,
et n’est libre que par ses bords latéraux. Les
crocodiles l’ont attachée d’aussi près par ses
bords que par sa pointe , en sorte qu’on a écrit
longtemps qu’ils n’en avoient point du tout. Elle
est entièrement charnue dans ces deux genres.
Les stellions et les iguanes ont la langue
charnue , et jouissant à pou près de la même
mobilité que celle des mammifères. Celle des
scinques et des geckos n’en diffère que parce
qu’elle est échancrée par le bout, et elle se rapproche
, en cela, de celle des orvets, dont les scinques
sont en général très-voisins.
Dans les lézards ordinaires , les tupinambis
ou monitor, etc. la langue est singulièrement
extensible, et se termine par deux longues pointes
flexibles , quoique demi-cartilagineuses ; elle ressemble
parfaitement à celle des serpens , 'si on
en excepte les orvets et les amphisbèries, qui ne
Art. II. De la substance de la langue. 68 î
peuvent l’aïongèr , et qui l’ont plate , et seulement
fendue par le bout.
Le caméléon a une, langue cylindrique qui peut
s’alonger considérablement par un mécanisme
analogue à celui qui a lieu dans les pics.
Dans quelques poissons , comme les chon-
droptéry giens , il n’y a point de langue du tout ;
le dessous de la gueule est lisse et sans saillie.
Dans d }autres, comme la plupart de ceux à branchies
lib re s, la langue n’est formée que par la
protubérance de l ’os mitoyen auquel s’articulent
ceux qui supportent les branchies. Cet os n’a de
muscles que ceux qui l’élèvent ou qui l’abaissent
pour la déglutition et pour la respiration
aucune de ses parties ne peut se fléchir ; il n’est
recouvert que par une peau plus ou moins
épaisse, et il est souvent garni de dents aiguës,
ou en forme de pavés, qui en rendent la surface
presque insensible.
L a sirène ressemble à cet égard aux poissons
à branchies libres.
Les seiches, les, limaçons , et la plupart des
autres mollusques gastéropodes , ont une langue
cartilagineuse dont nous développerons ailleurs la
structure très-singulière , mais qui n’a de mouvement
que ceux relatifs à la déglutition. Sa
partie antérieure est fixée au dessous de la bouche
, et n’a nul moyen d’entourer les corps
sapides.
Les mollusques acéphales ne paroissent point