X IV 'L eçon. D u toucher.
structure de la peau dans les animaux sans vertèbres.
Nous verrons cependant qu’elle a quelque
analogie dans ses parties avec celle des animaux
vertébrés.
L a peau .de tous les animaux à vertèbres est
composée de quatre couches plus ou moins distinctes
5 mais que l’anatomiste sépare et peut dé-
monirer facilement. La plus profonde se nomme
derme, cuir ou corium ; celle qui vient ensuite
a été appelée co rp s, ou tissu mammillaire ou
p a p illa ir e ; la troisième, le réseau, le corps réticulaire
, ou le tissu muqueux ; enfin, la quatrième,
ou la plus externe, a reçu le nom dé épiderme
ou de surpeau.
On ne distingue pas aussi facilement toutes ces
parties dans les animaux non vertébrés. Quelques-
unes de ces couches sont beaucoup mieux prononcées
; d’autres le sont moins. Il y a. même des
espèces dans lesquelles on ne les retrouve pas
toutes : c’est ce que nous indiquerons * plus au
long en traitant successivement de chacune de ces
couches.
i° . D e Vépiderme.
Ainsi que son nom l’indique, cette couche est
la plus superficielle. C’est une pellicule transparente
et insensible qui s’oppose au contact immédiat
des nerfs de l’animal avec .le fluide dans
lequel il est plongé ; elle pénètre aussi dans toutes
les ouvertures du corps, et en tapisse l’intérieur
pour les préserver du contact de l’air ou de l ’eau :
ainsi on la retrouve sur l’oeil, dans le conduit
de l’oreille, les narines, la bouche, l’anus, la
vulve, etc. j mais on la désigne alors sous des
noms différens, comme nous l’avons indiqué déjà
en traitant de la conjonctive, de la membrane
du tympan, et comme nous le dirons par la
suite en traitant des autres organes.
La consistance de l’épiderme varie suivant le
milieu dans lequel l’animal est plongé et obligé
de vivre $ il est sec et comme corné dans ceux
qui vivent à l ’air 5 il est muqueux et plus ou
moins visqueux dans les animaux qui habitent
dans l’eau.
Dans les animaux qui sont soumis continuellement
a l’action desséchante de l’a i r , l’épiderme
paroît plissé diversement, selon les parties de la
peau sur lesquelles il adhère. Ce sont des sortes
de rides, de mammelons, de cercles, de spires,
qui correspondent par leurs reliefs et par leurs
creux aux eminences et aux enfoncemens de la
peau, principalement à ceux du tissu muqueux
et des écailles, quand celles-ci existent.
En général, l’épiderme est beaucoup plus épais
sur les parties qui sont le plus exposées au frottement
, comme sous la plante des pieds, dans la
paume des mains et dans toutes les autres parties
dont les animaux se servent fréquemment, soit
pour marcher, soit pour saisir les corps.