654 X V e L eçon. I re Section. De l ’odorat.
pour pénétrer au travers par autant de filets qu’elle
a de trous.
Ces filets se distribuent à la partie de la membrane
pituitaire qui recouvre les anfractuosités
et les cornets de l ’os ethmoïde et la cloison intermédiaire
des narines ; ils sont d’une si grande
mollesse qu’il est difficile de les suivre. On en
voit cependant quelques brandies principales se
répandre sur la cloison ; il y en a sur-tout deux
très-belles dansle mouton. Plusieurs auteurs croient
que ce nerf ne se propage point sur les cornets
inférieurs. Sans avoir fait des recherches particulières
sur cette question , la complication de
ces cornets dans les animaux dont l’odorat est
le plus fo rt, nous empêche d’adopter cette opinion.
B. Dans les oiseaux.
Ce nerf olfactif des oiseaux ne se détaché de
l ’hémisphère qu’à l’extrémité anterieure de celui-
ci extrémité qu’on a aussi comparée à la caroncule
main miliaire des quadrupèdes. Le nerf traverse
un canal, dont la longueur et la grosseur
varient selon les espèces, mais qui ne se divise
point en plusieurs. Arrivé a la racine du nez, le
nerf se divise comme un pinceau en une multitude
de fibrilles, qui se répandent dans la membrane
pituitaire de la cloison et des cornets supérieurs.
Scarpa croit qu’ils ne vont pointeau delà, et il
pense que les cornets moyens et inférieurs ne
Art. V I. Nerfs des narines* 655
reçoivent de nerfs que de la cinquième paire, et
ne sont point des organes de l’odorat. Il ne leur
attribue d’autre usage que de rompre l’air que
ces animaux respirent en plus grande quantité
que les autres, et d’empêcher sa masse de nuire
par son choc aux cornets supérieurs.
Il assure que ses expériences sur des oiseaux
Vivans lui ont fait voir que l’odorat est plus fort
dans les espèces où. les cornets supérieurs et les
nerfs olfactifs eux-mêmes sont plüs grands ; voici
l’ordre qu’il leur attribue, en commençant par
ceux qui ont ce sens plus délicat : les oiseaux de
rivage, les palmipèdes, les oiseaux de proie, les
pics, les passereaux, les gallinacés.
C. Dans les reptiles.
Leur nerf olfactif diffère peu de celui des
oiseaux dans sa naissance et dans son trajet; il
en diffère encore moins dans sa distribution, puisqu’il
se partage aussi, selon S ca rp a , au septum
et au cornet supérieur, sans aller au delà.
D. Dans les poissons.
Lorsque leur nerf olfactif est arrivé derrière
la membrane plissée qui forme la narine, il se
dilate pour s’appliquer à toute sa face interne
ou convexe , et pour l’envelopper. Quelquefois,
avant de se dilater, il se renfle en un vrai ganglion;
c’est ce qu’on voit dans la carpe. D’autres