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Q U A T O R Z I È M E LEÇON.
Du sens du toucher, et de tous les
organes qui s’y rapportent. '
A R T I C L E P R EMI E R .
Des sënsctti'btis que le toucher nous procure, ,
I_j e sens*du toucher semble nous mettre dans
une communication plus intime avec les corps
extérieurs que ceux de la vue et de l ’ouïe, parce
qu’il n’y a point d’intermédiaire entre ces corps et
nous lorsqu’ils affectent ce sens : aussi quoiqu’il
ne soit point exempt d’erreurs, il y est moins
sujet que les autres* sens, et il sert à en vérifier et a
en compléter les impressions, sur-tout celles de la
vue. C’est par le toucher seul que nous recevons
l’idée des trois dimensions des corps, et par con*
séquent de leur figure, comme solides. C’est par
la pression plus ou moins forte, plus ou moins
directe, que les diverses parties d’un corps exercent
sur notre peau, lorsque nous l’y appliquons,
que nous reconnoissons si ce corps est plat, ou
arrondi, ou diversement anguleux; c’est par l’égalité
ou l'inégalité de cette pression, et par la force
Art. I. D e la sensation en elle-même. 535
du frottement, lorsque nous passons quelque partie
de notre peau sur la surface d’un corps, que nous
jugeons si cette surface est lisse, ou rude, ou
raboteuse. Les degrés de, résistance que les corps
opposent à la pression du nôtre, en tout ou en
partie, nous font juger s’ils sont mobiles ou immobiles
, durs, mous , liquides ou fluides ; la pression
ou la percussion qu’ils exercent eux-mêmes sur
nous, lorsqu’ils se meuvent ou qu’ils tendent à
se mouvoir , nous font connaître les forces dont
ils sont animés et la direction de ces forces.
Toutes ces actions des corps extérieurs sur le
nôtre sont purement mécaniques, et les sensations
qu’elles produisent en nous ne pourvoient
être occasionnées par un changement chimique
de notre système nerveux qu’autant que la simple
compression pourroit former ou détruire quelques-
unes des combinaisons qui entrent dans ce système;
ce qui, au reste, n’auroit rien de contraire à
l’analogie : car on sait que la combinaison du feu
avec l’eau, par exemple, qui produit la vapeur,
peut être détruite par ce moyen-là.
Mais le sens du toucher nous procure aussi des
sensations d’un autre genre, et qui paroissent dues
à une pénétration plus intime d’un des élémens
ambians dans notre propre corps : je veux parler
du chaud et du froid.
L a sensation de la chaleur ou du froid dépend
de la proportion qui existe entre la quantité
de calorique que nous gagnons ou que nous
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