62B X V e L eçon, I re S ection. De Vodorat,
muriatique oxigene p a r 1 accession de nouvel
o x ig èn e } ou enfin , lorsque quelque partie qui
ôtoit au corps dans lequel elle entroit sa vola-
tibilité, en est enle v é e , comme Yacide nitrique,
lorsqu’il se change en nitreux par la perte d’une
partie de son oxigène. C ’est sans doute de 1 une
ou de l ’autre de ces manières que la présence ou
l ’ absence de la ch a leu r , de la lumière ou de l ’humidité
peuvent donner de l ’odeur a certains corps,
comme certaines fleurs qui n en ont que pendant
la n u it , l ’argilie qui n’en prend que lorsqu’elle
est humectée , etc.
Aussi les odeurs paroissent - elles se propager
dans l ’air comme un fluide qui se répandroit et
se mêleroit dans un autre ; leur mouvement
n ’est point direct comme celui de la lumière ;
il n ’est point râpide ; il n’ est point susceptible de
ré fra c tion , ni de réflexion ; il ressemble à celui
de la matière de la ch a leu r, avec cette différence
seulement que les substances que l ’a ir ne peut
traverser sont aussi imperméables au x odeurs.
L e s odeurs peuvent se combiner avec les divers
corps par la voie d’affinité, et elles sont souvent
détruites par ce moyen ; elles adhèrent aussi de
préférence à certains corps appropriés à la nature
de chacune d ’elles j quelques-unes sont retenues
plus aisément dans des liquides sp iritueux, d autres
dans des huile s, etc.
Cependant, malgré ces phénomènes, qui semblent
prouver que chaque odeur est due à une substance
Ar t . I. Du sens en général. 629
particulière flottante dans l ’atmosphère j il y en
a d’autres qui semblent prouver qu’il n ’en est
pas toujours ainsi.
Plusieurs corps répandent pendant tres-long-
temps une forte o d e u r , sans aucune déperdition
sensible de substance : tel est le musc. Des odeurs
se manifestent dans des circonstances où l ’on ne
voit pas qu’il se fasse aucune évaporation : telle
est celle que le cuivre donne lorsqu’il est fro tté ,
celle que produit la fusion d’un grand nombre
de corps, et même le dégel ordinaire. Dans d’autres
cas, des évaporations réelles ne produisent aucune
odeur sensible : c’est ce qu’on voit lors du développement
de plusieurs ga z, et même lors de 1 évaporation
ordinaire de l’eau. P eu t -e tre ces phénomènes
ne prouvent-ils autre chose , sinon que
la force de la sensation n’est point proportionnelle
à la quantité de la substance qui la cause, mais
à sa nature et au degré de son affinité avec le
fluide nerveux. Cette action de la plupart des
substances odorantes sur le système ^nerveux se
manifeste par beaucoup d’autres effets que par
celui de la sensation : certaines odeurs produisent
des assoupissemens ; d’autres des migraines ou
même des convulsions. Quelques-unes sont propres
à calmer ces accidens. E n gene ral, la plupart des
médicamens agissent plutôt par leurs parties volatiles
et odorantes que par le reste de leurs principes
5 et nous retrouvons ici de nouvelles preuves
du rôle que jouent dans l’ économie animale les
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