686 X V e L eçon. IP Section. D u goût.
L ’espace situé entre la pointe de ce Y et l’épi-
«lotte n’a point de papilles; mais la membrane
en est rendue inégale par dés glandes qui sont
dessous, et la plupart des éminences qu’on y
remarque sont percées de trous qui laissent pénétrer
dans la bouche les humeurs que ces glandes
préparent. Le dessous de la langue n’a aussi aucunes
papilles, et la peau n’en diffère point de celle du
reste de la bouche.
L a partie analogue au corps muqueux est si
mince sur la langue de l ’homme , qu’on a peine
à en reconnoitre l ’existence ; mais elle est fort
épaisse sur celle des quadrupèdes, où les papilles
qui la traversent la rendent parfaitement réticulaire.
B. Dans les mammifères.
L a langue des mammifères présente les mêmes
espèces de papilles que celle de l’homme : les
différences consistent seulement dans la forme des
papilles coniques, et dans la substance dont elles
sont quelquefois armées, dans la grosseur et l ’abondance
des papilles fungiformes, et dans le nombre
des papilles à caîyce et la figure que leur arrangement
représente.
Dans les gyenons, on ne voit d’autre différence
d’avec la langue humaine, que parce que les papilles
à cal y ce sont moins nombreuses. Le *. ^. *
bonnet chinois en a sept, disposées ainsi :
le macaque, q u a tre -./ ; le cynocéphale et lé
A rt. III. Têgumens de la langue. 687
mandrill n’en ont que trois disposées en triangle v 5
on n’en trouve non plus que trois dans les sapajo
u s , qui se distinguent d’ailleurs par le peu de
proéminence de leurs papilles coniques.
Plusieurs chauve-souris ont des papilles coniques
alongées et ressemblant presque à des poils.
C’est sur-tout vers la partie postérieure de la langue
qu’on en voit ; il y en a même sur les côtés
de la bouche. Quelques espèces ont ces papilles
dures comme de la corne. Telle estla roussette où
celles du bout de la langue ont chacune plusieurs
pointes. Il n’y a que trois papilles à calyce très-
rapprochées sur la langue de ces animaux.
Le genre des chats a des têgumens très-particuliers
à la langue.'Tous les bords de cet organe
sont garnis de papilles coniques petites et molles ,
de papilles fungiformes semblables à celles de la
plupart des animaux ; mais toute la partie moyenne
porte d’autres papilles de deux espèces : les unes
sont arrondies, et représentent, lorsqu’elles ont un
peu macéré, des faisceaux de filamens qui semblent
être les dernières extrémités des nerfs gustatifs ;
les autres sont coniques , pointues , et revêtues
chacune d’un étui de substance corné , terminé
en pointe ou en coin , et se recourbant en arrière.
Ces étuis rendent cette langue très-rude , et font
qu’elle écorche lorsqu’ils lèchent. Ils se laissent
arracher aisément, ils ont alors l ’air d’autant de
petits ongles. Les papilles en filamens , et les
pointes cornées sont placées alternativement et