le sommet, sort de la gaine, et fait sortir avec
elle cette couche de matière noire, qui se fend
en se desséchant, et forme les premières barbes.
L a tige de la plume s’alonge et se durcit en même
temps. A peine le premier cône est-il sorti de la
gaine , qu’il s’en forme un second qui en sort à
son tour , en développant de nouvelles barbes,
et en donnant un nouvel accroissement à la tige,
mais toujours par sa base. Enfin, lorsque la tige
et toutes ses barbes sont sorties de la gaine, l’intérieur
de celle-ci se dessèche, et on n’y voit plus
que des cônes membraneux enfilés les uns dans
les autres, qui sont semblables à ceux dont le développement
avoit pousse les barbes au dehors,
et qu’on nomme Vame de la plume.
Lorsque la plume a pris tout son accroissement,
son tuyau ou sa portion, tubuleuse se solidifie et
fait continuité avec la tige, dont il contenoit auparavant
le germe ; c’est un cylindre qui joint la
force et l’élasticité à la légèreté spécifique. La
matière sèche et vésiculeuse qu’en y remarque
est le résidu ou la trace du gros canal charnu, qui
existoit dans un âge moins avancé : c’est une sorte
de corps caverneux, composé de plusieurs petits
godets à la suite les uns des autres. Plus ces godets
s’approchent de la tige , plus ils s’alongent : ils
deviennent alors semblables a de petits entonnoirs
plus ou moins alongés selon les especes , et qui
sont emboîtés les uns dans les autres. L e dernier
de ces godets se partage en deux : 1 un qui passe
A r t . VII. Des parties insensibles. 607
au dehors Ale la ligne dans le sillon longitudinal
qu’on y remarque ; l’autre, qui pénètre dans l ’intérieur
même de la tige.
La tige de la plume fait la continuité du tube.
C’est un cône plus ou moins alongé, convexe sur
une face, plat et sillonné sur l’autre, sur les parties
latérales duquel s’attachent les barbes. Toute la
superficie de la tige est recouverte par la matière
cornée, qui semble provenir du tube. Son intérieur
est rempli par une substance spongieuse
blanche, très-légère, d’une nature particulière,
semblable à celle qu’on trouve dans les piquans
du porc-épic.
Les barbes sont de petites lames de substance
cornée, qui sont implantées sur les côtés de la ; tige.
Elles sont appliquées dans toute leur longueur les
unes contre les autres comme les feuillets d’un
livre , tantôt d’une manière très-serrée, comme
dans les plumes d’oie ou de cygn e , tantôt d’une
manière lâche, comme dans les plumes du croupion
du paon.
Ces barbes sont elles-mêmes des tiges sur les
bords desquelles sont implantés une infinité, de
poils, tantôt lâches et isolés les uns des autres ,
tantôt composés et subdivisés eux-mêmes , mais le
plus souvent si fins et si serrés , qu’on ne peut les
appercevoir qu’à l’aide de la loupe. C’est par
ces poils ou ces harbules, que les barbes "de
la plume s’attachent les unes aux autres d’une