et des poils. Souvent même il se retrouve coloré
dans la cavité des organes où il se prolonge avec
la peau , comme sur le palais , la langue , le
conduit auditif, la conjonctive et la membrane
nasale des singes, des chiens, dès ruminans,
des cétacés.
L e corps muqueux des mammifères a très-peu
de couleurs vives. Il est blanc sur les joues de
quelques mandrills ; rotige , violet et carmin sur
les fesses et sur le nez de ces mêmes singes ; il
est d’un beau blanc argenté sur le ventre des
cétacés. '•
C’est dans cette dernière famille des mammifères
que le tissu muqueux a le plus d’épaisseur;
ca r, dans le dauphin et le marsouin, il a près
d’un demi-millimètre sur les parties du dos et de
la tete qui sont colorées en noir. On ne peut mieux
le comparer pour la consistancè et la couleur qu’au
noir que produit la graisse des essieux.
Le tissu muqueux est peu distinct dans les oiseaux
et presque toujours blanchâtre dans toutes les
parties que recouvrent les plumes; mais sa couleur
sur les pattes, les cires et les caroncules de
la tête est très-sujette à varier.
Sur les tarses et les doigts , elle est souvent
noire, comme dans les corbeaux, les dindons,
quelques canards, les cignes, etc.; grise, comme
dans les poul'es , les paons ; bleue, commé dans
quelques mésanges ; verte, comme dans la poule
d ’ eau ; jaune , comme dans Y aigle ; orangée ,
comme dans la cigogne ; rouge, comme dans le
chevalier, etc.
Le corps muqueux est noir dans la caroncule
des cignes; gris, dans la cire du bec de beaucoup
de perroquets ; blanc, dans les joues de Y ara bleu ;
vert, dans la cire du bec de Yépervier ; jaune,
dans celle de la plupart des oiseaux de proie
diurnes ; rouge, sur le col et les joues du roi des
vautours, etc.; en général, il est adhérent à la
peau; il s’enlève même difficilement par la macération
, et la dessication le décolore complètement.
C’est aussi à la présence du tissu muqueux que
sont dues les couleurs des reptiles. ♦
Dans les tortues, par exemple, non-seulement
la peau qui revêt les pattes et le cou est diversement
colorée par le tissu muqueux, mais c’ est
à ce même tissu que sont dues lès taches symétriques
qu’on remarque sur les écailles : c’est ce
qu’on reconnoit par la dissection. En effet, la peau
du corps s’amincit beaucoup en s’approchant du
plastron et de la carapace ; elle passe par dessous
les écaillés qui recouvrent ces parties, et qui sont
elles-mêmes recouvertes par l’épiderme et le tissu
muqueux, dont la couleur varie, forme les taches
qu’on voit au travers de leur transparence.
Il en est de même des salamandres et des
grenouilles. Le tissu muqueux varie encore ici
davantage pour les couleurs : il est n o ir, brun ,
gris, blanc, vert, jaune , aurore, carmin, etc.
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