1 12 IX e L eçon. D u cerv. des an. vertèbres.
dans certaines maladies, conservons-nous le libre
mouvement de nos membres, en y perdant tout
sentiment ? Cela arrive - 1 - il par une altération
qui n’affecte que l ’organe extérieur du toucher
et non le nerf ? Pourquoi, dans le cochemar, la
forte volonté que nous avons d’échapper à l ’objet
imaginaire qui nous oppresse, reste-t-elle sans effet
et ne peut-elle mouvoir le moins du monde notre
corps ? Pourquoi, lorsqu’un nerf est coupé et ensuite
ressoudé , ne rétablit-il que les mouvemens et non
les sensations ?
Quelques personnes ont pensé que les enveloppes
des nerfs étoient le conducteur de leur force motrice
, et leur partie médullaire celui de leur
sensibilité. On pourroit ajouter aux raisons qu’elles
en ont données, que les enveloppes des nerfs
communiquent avec les ventricules par le moyen
des plexus choroïdes qui sont des continuations
de la pie-mère. Cependant il faut avouer que cette
idée est encore trop hypothétique.
Il y a des effets qui tiennent à l’imagination ,
comme le mouvement v-olontaire tient à la volonté.
Ils se réduisent presque à une augmentation subite
de certaines sécrétions, ou à l ’accumulation du
sang dans certaines parties $ et il faut, avant d’en
chercher l’explication , examiner la part que le
système nerveux peut avoir dans les fonctions purement
végétatives de notre corps.
Cette part n’est pas douteuse : on sait que l’influence
des nerfs sur les organes vitaux, et de
A r t '. II. Action du système nerveux. n 5
ceux-ci sur les nerfs est réciproque. Le chagrin,
l’excès dans l ’application de l’esprit altèrent la
digestion, diminuent la sécrétion du suc gastrique,
celle de la semence j d’un autre côté, un estomac
trop chargé émousse la sensibilité , appelle le
sommeil. Si on répète trop souvent ce genre d’excès,
on s’appésantit l ’esprit. Une dépense excessive de
fluide spermatique détruit la mémoire, éteint l’imagination
, rend sensible et craintif à l’excès ; les
remèdes propres à raviver la faculté de penser
donnent aussi de l ’énergie et de la vigueur aux
organes vitaux. Les maladies qui abattent le plus
la faculté de sentir et de‘ penser font a ussi tomber
le corps dans un état d’inertie dont une prompte
dissolution est bientôt la suite ; celles qui exaltent
cette faculté jusqu’à la fureur sont ordinairement
accompagnées de chaleur, d’irritation et d’une augmentation
de vitesse dans tous les mouvemens vitaux.
Si on y fait attention, on verra que la part
que les nerfs prennent à toutes ces fonctions peut
se réduire à leur influënce sur l ’irritabilité des
artères. C’est en maintenant cette irritabilité que
les nerfs propagent la circulation jusqu’aux dernières
extrémités, des vaisseaux , et qu’ils entretiennent
toutes les sécrétions : c’est en l ’exaltant,
qu’ils augmentent ces sécrétions.
Or tous les changemens physiques qui ont lieu
dans le corps, par suite des images qui occupent
notre esprit, rentrent dans le même ordre d’action.
Dans l’état ordinaire, notre ame n’a aucun empire
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