faces, en palper les plus légères inégalités et en
saisir les parties les plus déliées. *
Ainsi la perfection totale du sens* du toucher
dépend de la finesse de la peau, de l’abondance
de ses nerfs, de l’étendue de sa surface, de l’absence
des parties insensibles qui la recouvrent,
du nombre , de la mobilité et de la délicatesse des
appendices par lesquelles l ’animal peut examiner
les corps.
Comme le toucher est le plus important de tous
les sens, ses degrés de perfection ont une influence
prodigieuse sur la nature des divers animaux.
D ’après l ’examen que nous en allons faire, on
verra que l ’homme est de tous les animaux vertébrés
celui qui a le toucher le plus parfait ; mais,
parmi les animaux sans vertèbres, ce sens se perfectionne
d’autant plus que les autres se dégradent,
et ceux qui n’ont point d’autre sens que celui-
là , l’ont si .exquis, que quelques-uns d’entre eux
semblent même palper la lumière.
Indépendamment des sensations dont nous venons
de parler, et qui ont un rapport direct avec les
qualités des corps extérieurs , nous en éprouvons
d’autres à la peau, sur-tout aux endroits où elle
est le plus mince et le plus abondante en nerfs,
qui sont plutôt relatives à l’irritation produite sur
les nerfs par certains mouvemens de ces corps,
qu’à leur nature et à leurs qualités, et qui appartiennent
plutôt à l ’ordre des sensations internes,
qu’à celui des externes. Tels sont les chatouiîlemens,
les picotemens et les démangeaisons.
Enfin, la peau remplit une fonction différente
de celle du toucher, et qui consiste dans la transpiration
et dans l’absorbtion, c’est-à-dire , dans
l’exhalation d’une partie des élémens de nos fluides,
et dans l’inhalation d’une partie des fluides qui
nous environnent.
Cétte seconde espèce de fonction, n’appartenant
point aux sensations, nous aurons à en traiter
ailleurs.
A R T I C L E IL
D e la p ea u et de son organisation.
T oute la surface de l’animal est recouverte
par-un organe d’une structure particulière, qu’on
nomme la. peau. C’est une membrane appliquée
sur tous lès points par lesquels se termine le corps,
et dont l’épaisseur varie suivant les différentes
parties qu’elle recouvre et selon les espèces d’animaux.
L ’organisation de la peau paroît être essentiellement
la même dan§ toutes les classes d’animaux
à vertèbres. Les différences extérieures qu’elle
présente tiennent au plus ou au moins de développement
de certaines parties sur-ajoutées, ainsi
que nous le ferons connoître par la suite. On ne
peut pas établir d’une manière aussi générale la