Cerveau et nerfs des larves d ’insectes.
A. Coléoptères.
i° . L a r v e du monocéros ( scarab. nasicornis ),
N o u s décrirons en particulier les nerfs de cette
larve , parce qu’ils diffèrent essentiellement, par
leur distribution, de ce qu’on observe dans les
autres coléoptères.
Le cerveau est situé sous la grande écaille qui
recouvre la tête immédiatement au dessus de l’origine
de l’oesophage. II est formé de deux lobes
rapprochés qui sont très-distincts en devant et en
arrière. De la partie antérieure partent quatre
nerfs, deux de chaque côté, qui vont se perdre
dans les barbillons et dans les parois de la bouche.
Des parties latérales et un peu postérieures de
ce cerveau sort une paire de nerfs qui, embrassant
l’oesophage, se reporte en dessous pour former
le cordon nerveux que nous décrirons tout-
à-l’heure.
De la face inférieure du cerveau, ou de celle
qui appuie sur l’oesophage , naît une autre paire
de nerfs qui se portent d’abord en devant, puis
se recourbent en dedans et au dessus de la ligne
moyenne et supérieure de l’oesophage, en s’approchant
l’un de l ’autre. Lorsqu’ils sont en contact,
ils se réunissent et forment un petit ganglion qui
produit un nerf unique, lequel continuant de se
porter en arrière, passe au dessous du cerveau,
suit l’oesophage jusqu’à l’estomac; arrivé là, il se
renfle de nouveau en un ganglion qui produit
quelques petits nerfs destinés à l’estomac, et un
plus considérable qui continue de suivre la longueur
du canal intestinal. On en voit sortir d’espace
en espace des filets latéraux qui se perdent
dans les tuniques de ce tube. Ce nerf est analogue
à celui que Lyonnet a décrit sous le nom de récurrent
dans la chenille du cossus.
La moelle épinière, que nous avons vu être
produite par la paire de nerfs postérieurs du cerveau,
est fort grosse à son origine; elle forme
un gros ganglion fusiforme qui peut avoir o,oo5
de longueur sur un demi-millimètre de largeur.
On remarque dans sa partie anterieure quatre ou
cinq étranglemens, mais si rapprochés qu’ils ne
paroissent que comme des sillons transversaux. L a
partie postérieure de ce ganglion est lisse.
Des parties latérales de ce gros ganglion, qui
dépasse de très-peu le troisième anneau du corps,
partent en divergeant un très-grand nombre de
filets nerveux. Ceux qui sont plus près de la tête
remontent un peu ; ceux qui viennent ensuite sont
presque transverses; enfin, ceux qui suivent se
portent de plus en plus en arrière. L a longueur de
chacun d’ eux est en raison de leur distance delà