A R T I C L E I V.
Des glandes de la peau, et de la graisse subcutanée.
i°. Des glandes.
L a surface de la peau s’enduit naturellement
de substances qui paroissent destinées à la préserver
de l ’action des élémens ambians, et qui
sont différentes selon l’espèce des animaux et le
séjour que chacun d’eux habite.
Cette humeur est onctueuse dans l’homme et
dans les autres animaux à sang chaud. C’est une
espèce de graisse qui s’accumuleroit petit-à-petit
sur la peau, si on n’avoit soin de la laver.
Dans les animaux à sang froid, c’est une viscosité
de la nature de la gélatine, et qui ne se
dissout point dans l ’eau froide. Ces animaux l’ont
d’autant plus abondante, que leur séjour dans
l ’eau est plus continuel, et que leur corps est
moins bien recouvert d’écailles*; elle semble être
un supplément de cette dernière espèce d’armure.
Ainsi les poissons sans écailles, comme les raies
et,les squales, ont beaucoup de cette humeur,
en comparaison de ceux qui ont de grandes écailles.
Parmi les reptiles, ceux qui ont des écailles ,
comme les couleuvres et les lézards, ont la peau
presque sèche ; bt ceux qui ont la peau nue,
comme les salamandres , les grenouilles, l’ont
constamment lubréfiée par une viscosité abondante.
Les crapauds et les salamandres peuvent même
augmenter à volonté l’excrétion de cette liqueur,
et 1 a faire sortir comme une rosée de tous leurs
pores.
Parmi les animaux à sang blanc, la plupart
des mollusques produisent une liqueur gluante qui
leur lubréfie toute la peau; ils la font même jaillir
avec abondance au moindre danger : c’est ce qu’011
observe sur-tout sur les limaces, etc. ; mais les
espèces qui ont la peau dure et écailleuse ne répandent
rien de semblable, et leurs excrétions n’ont
lieu que dans des points déterminés de leurs corps.
Le même animal ne produit pas la même espèce
de substance par toutes les parties de sa peau.
Dans l ’homme, par exemple , il y en a de trois
sortes, sans parler de la sueur. U11 suc huileux
très-subtil transsude au travers des pores de toute
la peau, et empêche pendant quelque temps l’eau
pure de s’étendre dessus. Ce suc enduit aussi les
cheveux et tous les poils, et finit par les rendre
gras lorsqu’on ne les nettoie point assez souyent.
Une espèce d’onguent en produit dans certains
endroits, et notamment entre les cheveux, aux
aissçlies,, aux genoux, etc. , par de petits follé-
cules visibles L à l ’oeil ; il s’attache à la peau en
se: durcissant, et y . produit des espèces d’écailles
.que le,' frottement ,el.,l’eau en détachent; enfin,
des glandes, «.font les ouvertures sont très-visibles