dedans d’une membrane noirâtre, muqueuse et
très-tendre. Il communique avec les sinus frontaux
par un canal qui remonte au devant de l ’orbite :
ces sinus n’ont point de communication immédiate
avec les narines proprement dites. On ne trouve
dans ce sac, ainsi que dans les narines, que des nerfs
provenant de la cinquième paire. Ilparoît, d’après les
expressions de Hanter, qu’il a voit reconnu quelque
chose de semblable dans deux espèces de baleine;
mais il n’avoit pas çru voir d’organe de l’odorat
dans le dauphin et le marsouin, dont nous avons
pris la description ci-dessus.
Voici maintenant le mécanisme par lequel les
cétacés font jaillir ces jets d’eau qui les font re-
connoître de loin à la mer, et qui ont yalu à
plusieurs de leurs espèces le nom de soujleurs.
Si on suit l ’oesophage en remontant, on trouve
qu’arrivé à la hauteur du larynx , il semble se
partager en deux conduits, dont l ’un se continue
dans la bouche et l’autre remonte dans le nez.
Ce dernier est entouré de glandes et de fibres
charnues dui forment plusieurs muscles. Les uns
sont longitudinaux , s’attachent au pourtour de
l ’orifice postérieur des narines osseuses , et descendent
le long de ce conduit jusqu’au pharynx,
et à ses côtés;les autres sont annullaires et semblent
une continuation du muscle propre du ph a rynx;
comme le larynx s’élève dans ce conduit en manière
d’obélisque ou de pyramide, ces fibres annulaires'
peuvent le serrer dans leurs contractions.
Toute cette partie est pourvue de follicules muqueux
qui versent leur liqueur par des trous
très-visibles. Une fois arrivée au vomer, la membrane
interne du conduit, qui devient celle des
narines osseuses, prend ce tissu uni et sec que
nous avons décrit plus haut. Les deux narines
osseuses, à leur orifice supérieur ou externe, sont
fermées d’urie valvule charnue, en forme de
deux demi-cercles, attachée au bord antérieur de
cet orifice, qu’elle ferme au moyen d’un muscle
très-fort, couché sur les os inter-maxillaires. Pour
l ’ouvrir, il faut un effort étranger de bas en
haut. Lorsque cette valvule est fermée, elle intercepte
toute communication entre les narines
et les cavités placées au dessus.
Ces cavités sont deux grandes poches membraneuses,
formées d’une peau noirâtre et muqueuse;
très-ridées lorsqu’elles sont vides, mais qui étant
gonflées prennent une forme ovale, et ont dans
le marsouin chacune la capacité d’un verre à
boire. Ces deux poches sont couchées sous la peau
en avant des narines ; elles donnent toutes deux
dans une cavité, intermédiaire placée immédiatement
sur les narines, et qui communique au dehors
par une fente étroite en forme d’arc. Des fibres
charnues très - fortes forment une expansion qui
recouvre tout le dessus de cet appareil ; elles
viennent en rayonnant de tout le pourtour du
crâne se réunir sur les deux bourses, et peuvept
les comprimer violemment.