pourrons jamais savoir pourquoi ce sont la lej
conditions des idées qu’elle nous procure.
Les rayons qui partent d’un point, allant nécessairement
en divergeants ils ne peuvent s© réunir
en un autre point qu’en étant brisés par 'quelque
corps transparent qu’ils traversent : cela se fait
dans l’oeil comme dans l’instrument d’optique
nommé chaifibre obscure» L ’oeil est percé d’un
trou, nommé p u p ille , derrière lequel est un corps
transparent de forme lenticulaire, nommé cristallin
, plus dense que le milieu dans lequel l ’animal
habite, et quë les autres fluides qui remplissent
l’oeil. Le cône des rayons qui d’un point lumineux
quelconque se,rendent à la pupille, forme,' après
avoir traversé le cristallin, un autre cône dont
le sommet frappe la rétine lorsque l’oeil est bien
constitue. Ces deux cônes ont leurs axes presqu’en
ligrte droite celui qui est perpendiculaire au milieu
du cristallin va donc directement au fond de l’oeil.
Celui qui vient du liant va frapper eh bas ; celui de
gauche va à droite, ainsi des autres, et il se forme sur
la rétine une image renversée de l’objet : mais comme
nous jugeons de la situation de chaque point lumineux
par la direction des rayons qui en viennent ,
nous devons voir les corps, droits, comme nous les
voyons en effet.
Si les rayons étoient parallèles, ils se réuniroient
dans le point qu’on nomme, en dioptrique, le foyer
des rayons parallèle s ,• mais ceux qui viennent
d’un point dont la distance est finie, étant divergeas,
font leur point de réunion un peu plus éloigné du
cristallin que ce foyer; et ceux qui viennent d’un
point très-proche, divergeant encore davantage ,
se réunissent encore un peu plus, loin.
Un oeil déterminé ne doit donc voir distinctement
que des objets placés a une certaine distance.
Si son cristallin a beaucoup de force réfringente;
c’est-à-dire, s’il est très-dense et très-convexe, ou
si sa retine est éloignée du cristallin , il ne pourra
distinguer que les objets: les plus proches ; si son
cristallin est plat et moins dense, ou sa rétine plus
voisine du cristallin, il ne distinguera que les objets
éloignés.
De la les différentes portées de vue d’un homme
à un autre , et celles encore plus différentes d’uné
espèce d’animal à une autre.
Mais comme le même homme peut, avec quelque
attention, distinguer le même objet à des éloigrte-
mens differens, et dont on peut assigner les limites
pour chaque individu ; comme sur-tout certains
animaux distinguent à des distances extrêmement
differentes ; les oiseaux, par exemple, qui apper-
çoivent leur proie du plus haut des airs , et qui
ne la perdent pas de vue pour cela , lorsqu’ils
la touchent : il faut que l’oeil puisse changer la
position de ses parties en rapprochant et en éloignant
sa rétine de son cristallin , ou bien qu’il
puisse augmenter sa force réfringente en augmentant
la convexité de* quelques-unes de ses parties
transparentes; ou, enfin, qu’il ne laisse entrer,