T R E I Z I È M E LEÇON.
De l ’organe■ de l ’oiiie , ou de l ’oreille.
A R T I C L E P R E M I E R .
D u so n , et de Vouie en général,
T j e son , et plus généralement le b ru it, est une
sensation qui se produit en nous , lorsque certains
corps que nous nommons sonores sont mis en
vibration, et communiquent médiatement ou immédiatement
leur mouvement vibratile à l’air qui
nous entoure, ou à tout autre corps qui aboutisse
à notre oreille ; c’est l’oreille qui, étant affectée de
ce mouvement, nous en donne le sentiment et nous
fait entendre.
Nous distinguons dans le son des qualités de
divers ordres, et indépendantes l’une de l’autre ;
savoir , i° . la fo rc e qui dépend de l’étendue des
vibrations du corps qui cause le son. Plus ces
vibrations sont grandes , plus le son est fort.
Cette étendue de vibrations dépend elie-même de
la force de l’impulsion qui les a causées. 2°. Le
ton qui dépend de la vitesse de ces mêmes
vibrations. Plus le corps sonore en fait dans un
temps donné , plus le ton est haut ou aigu ; moins
il en fait, plus le ton est bas ou grave. On
Art. I. D u son et de Vouie.
eonnoît parfaitement les lois de cette vitesse , et
les circonstances qui la déterminent. Toutes choses
égales d’ailleurs , elle est en raison inverse de la
longueur des corps sonores , et en raison directe
de leur tension , soit que la cause de celle-ci soit
extérieure ou qu’elle tienne à la nature même du
corps sonore. 3°. L a qualité du timbre ; elle dépend
de la composition intime du corps sonore j
c’est d’après elle que nous distinguons le son
argentin , le son flu t è , le son sourd, le son
éclatant, etc. etc. On n’en eonnoît point les lois.
4°. Les voix , dont on exprime les diverses espèces
par les lettres nommées voyelles, a , e, i , o, u ,
ai, ou, eu, etc. On ignore absolument à quoi tient
cette^modification du son, quoique l ’on sache assez
quels sont les mouvemens que l’homme et les animaux
doivent imprimer à leurs organes vocaux
pour les produire. 5°. Les articulations, dont on
exprime les diverses espèces par les lettres nommées
consonnes, b, c , d , etc. On est à leur égard
dans la même ignorance que pour les voix. Aussi
n’est-on encore parvenu à imiter lés unes et les
autres que très - imparfaitement par nos instru-
mens.
L’oréille de l’homme distingue tous ces ordres
cle qualité dans un seul et même son, et elle le
fait avec une justesse admirable dans les personnes
exercees, et sur-tout dans les musiciens de profession.
Les mammifères nous donnent des preuves
qu ils distinguent tres-bien les qualités qui ont rap