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 figures  que  l ’on  suppose  à  leurs  molécules  élémentaires  
 ,  ne  seraient  plus  reçues  aujourd’hui.  
 L e   changement  qui  a  lieu  dans  le  nerf  ,  est  
 dû  sans  doute  à  l ’action  réciproque  qui  s’exerce  
 entre  le principe  de  chaque  saveur  et  le  fluide  
 nerveux  ;  mais  la  nature  de  cette  action  nous  est  
 encore  inconnue  ,  et  ses  rapports  avec  l’image qui  
 en  est  la  suite  nous  le  seront  nécessairement  
 toujours. 
 L e   sens  du  goût  ,  dans  un  animal  quelconque ,  
 est  d’autant  plus  parfait,  1°.  que  les  nerfs  qui  
 vont à  sa  langue  sont  plus  considérables ;  2°.  que  
 les  tégumens de  cette langue  sont  plus  susceptibles  
 de se laisser pénétrer par  les  liqueurs  savoureuses;  
 5°.  que  la  langue  elle-même  est  plus  flexible,  et  
 peut  entourer  par  plus  de  faces,  et  serrer de plus  
 près ,  le  corps  qu’elle  veut  goûter.  C’est  sous  ces  
 trois  rapports  que  nous  allons  considérer  les  organes  
 de ce  sens  dans  les articles  suivans. 
 A R T I C L E   I I . 
 De  la  substance  de  la  langue,  de  sa  forme  et  
 de  sa  mobilité. 
 L a   langue  étant  en  même  temps  un  organe  du  
 goût,  et  un  organe  de  déglutition  et  de  parole  ,  
 et tout  ce  qui  sert  à  la mouvoir,  contribuant  plutôt  
 à  ces  deux  dernières  fonctions  qu’à  la  première  
 ;  ce  ne  sera  que  dans  l’article  de  la  déglutition  
 que  nous  décrirons  l ’os  hyoïde  ,  ses  liga-  
 mens  , ses  muscles ,  ceux de  la  langue ,  et les mou-  
 veinens  dont  elle  est  susceptible.  Nous  n’indiquerons  
 ici  que  la  nature  de  sa  substance  et  le  
 degré général  de  sa mobilité,  en  tant qu’ils influent  
 sur  la  perfection  du  sens  du  goût. 
 Dans  tous  les  mammifères  sans  exception,  la  
 langue  est  charnue  et  flexible  dans  toutes  ses  
 parties,  attachée  par  sa  racine  seulement  à  l ’os,  
 hyoïde  et  par  une  portion  de  sa  base  à  la  mâ- -  
 choire  inférieure  ,  elle  ne  diffère  d’un  animal  à  
 l ’autre  que  par  la  longueur  et  l’extensibilité  de  
 sa  partie  libre  ,  ou  de  sa  pointe.  Les  extrêmes  à  
 cet  égard  ,  sont  le  fo u rm ilie r  d’une  part  ,  qui  
 peut  l ’alonger  à  l’excès,  et  les  cétacés  de l’autre,  
 qui  l ’ont  attachée  par  presque  toute  sa  face  inférieure. 
 Les  autres  espèces  ne  diffèrent pas  sensiblement  
 de  l ’homme  à  cet  égard. 
 Dans  les  oiseaux,  la  langue  est  toujours  soutenue  
 par  un» os  qui  en  traverse  l ’axe  ,  et qui  s’articule  
 à  l ’os  hyoïde  ;  elle  est  par  conséquent  très-  
 peu  flexible  ;  il  n’y   a que  la  pointe  de  cet  os ,  qui  
 devenant un  peu  cartilagineuse peut  se  ployer  plus  
 ou  moins.  Cet  os  est  conforme  a  la  figure  extérieure  
 de la  langue  ,  étant  recouvert par quelques  
 muscles  seulement  ,  et  par  des  tégumens  peu  
 épais.  Dans  les pics  et les  torcols  il  est  beaucoup  
 plus  court  que  la peau  de  la  langue  ,.  et  lorsquè  
 la  langue  s’alonge  ,  cela  provient  de  ce  que  1 os 
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