Enfin, dans le morse et dans les cétacés, on
ne distingue plus dans les pattes les doigts qui
les formoient : ce sont de véritables nageoires,
sur le bord desquelles on remarque cependant
encore, dans les morses et dans un lamantin,
les rudimens ou les restes des ongles qui indiquent
les cinq doigts qu'on retrouve en effet, mais masqués
sous la peau coriace qui les enveloppe étroitement.
.
Dans les oiseaux, le membre thorachique n’est
pas destiné à palper : aussi, non seulement il n’est
pas divisé extérieurement en doigts ou appendices,
mais encore il est presque toujours entièrement
couvert de plumes longues et serrées. Il n’y a
donc que les pieds qui soient doués de la faculté
de palper : encore s’y trouve-t-elle très-émoussée
par les lames cornées, ou écailles,, qui recouvrent
les tarses et les doigts, souvent par les plumes
même, et toujours par les cals qui les garnissent en
dessous sous la forme de verrues et de durillons.
Nous avons déjà vu , tome 1 > page 690, le
nombre et la direction des doigts dans les diffé-
rens oiseaux. Ils ne sont revetus, dans aucune
espèce, de sabots, mais seulement garnis d’ongles
qui les renforcent sans nuire au sens du toucher.
Dans les oiseaux nageurs ou palmipèdes, comme
les canards, les doigts antérieurs sont réunis par
une membrane qui s’étend jusqu’à leur extrémité.
Quelquefois le pouce est aussi réuni aux autres
doigts par cette membrane ; et cependant les
oiseaux «liez lesquels cela a lieu sont de tous les palmipèdes
ceux qui se servent le plus de leurs pattes
pour palper et saisir les corps. Une courte membrane
réunit seulement à leur base les doigts de devant
dans les oiseaüx gallinacés. Les deux doigts externes
sont encore ainsi réunis à leur base dans beaucoup
d’oiseaux de rivage et de proie.
Les passerqaux , en général, ont les deux doigts
externes intimement unis par leurs premières phalanges
, et , dans quelques genres , comme les
martins-pêcheurs y les guêpiers, jusque près de
leur extrémité.
Les membranes écailleuses qui bordent les doigts,
dans quelques oiseaux de rivage, et leur longueur
excessive ainsi que celle des ongles, dans d’autres,
sont encore des obstacles au toucher.
Quoique , d’après tout ce que nous venons de
dire, ce sens soit très - obtus dans les oiseaux,
néanmoins les oiseaux grimpeurs, sur - tout les
perroquets, sont, avec les chouettes, ceux qui
l’ont encore de plus parfait et qui en font le plus
d’usage.
Le noftibre des doigts et leur mobilité varient
plus dans les reptiles que dans toutes les autres
classes. .
Les lézards ordinaires en ont1 généralement
cinq de diverses longueurs, très-propres à embrasser
en tout sens les objets. Quelques - uns ,
comme les crocodiles, les ont palmés du moins