Nous avons décrit toute la portion de ce nerf,
située entre son origine et son entrée dans les
narines par un ou plusieurs trous du crâne, dans
tout l’art. I er de la X e leçon.
Il nous reste à traiter de son passage au travers
du crâne, et de sa distribution dans l’intérieur des
narines.
A. Dans les mammifères.
i ° . L am e criblée.
Les mammifères seuls ont une lame criblée de
l ’ethmoïde (encore faut-il en excepter les cétacés,
qui n’ont ni nerf olfactif, ni trous pour son passage).
Tous les autres animaux n’ont qu’un simple
trou, ou un simple canal.
L a position et la concavité de la lame criblée
ont été décrites, leçon V IIIe, art. III, §. B. Il nous
reste à parler de sa grandeur, de sa ligure et de
ses trous.
Elle est, dans l’homme, en forme de rectangle
alongé ; on y compte environ quarante trous simples.
Dans les singes, elle est beaucoup plus étroite
à proportion, et ses trous ^ont moins nombreux.
Dans les autres quadrupèdes, la lame criblée a
la forme d’un coeur ou d’un ovale ; elle est placée
au fond d’une fosse , qu’un étranglement plus ou
moins marqué sépare du reste du crâne ; et elle
est percée d’une grande quantité de trous de différentes
grandeurs, rassemblés en groupes, qui
laissent entre eux des espaces vides iigurés comme
des branchages, plus grands et plus petits, en
sorte que l’ensemble de la lame présente l ’aspect
d’une belle dentelle.
Le nombre et la figure de ces groupes de trous
ne sont pas assujétis à des lois constantes ; mais,
à en juger par les animaux dont nous connoissons
la force de l’odorat, cette force est assez en prb-
portion avec le nombre des trous.
Ils sont grands et nombreux dans Véléphant,
l’hippopotame, le cochon, et encore plus dans
la biche. Les carnassiers en ont plus que tous les
autres. Le cochon, le mouton, \c fo u rm ilie r ont
à chaque côté de la crête une rangée de trous
plus grands que les autres ; on en voit aussi,
mais moins marqués, dans quelques autres espèces.
Les rongeurs paroissent avoir assez généralement
moins de trous que les autres ordres. Le chameau
a la lame plus petite , et les espaces non percés y
sont plus larges que dans les autres ruminans. Les
édentés l ’ont tous grande et munie de beaucoup
de trous.
2°. L e n e r f olfactif.
Soit qu’il soit détaché de l’hémisphère, comme
dans l’homme et les singes; soit que la pie-mère
s’unisse tellement à la caroncule mammillaire qu’il
semble faire corps avec elle, comme cela a lieu
dans les autres quadrupèdes, il se dilate par son
extrémité pour couvrir toute la lame criblée, et