autres comme des tuiles, et qui donnent à cette
partie antérieure une grande fermeté et une forme
constante. Ces osselets sont presque plats dans la
plupart des oiseaux, où ils ne forment qu’un disque
annulaire peu bombé ; ils sont légèrement arqués
et concaves en dehors dans les hibous, où ils
forment un tube, dont la figure est celle d’un cône
tronqué assez long : on en compte ordinairement
une vingtaine.
L a tortue a , à la partie antérieure de la sclérotique
, les mêmes lames osseuses que les oiseaux.
Ces lames sont enfermées dans cette membrane,
sans être continues à sa substance : elles s’en séparent
nettement par un léger effort.
Il y en a aussi à la sclérotique du caméléon,
et à celle de plusieurs autres lézards; mais elles
n’en forment point le disque antérieur : elles en
entourent la partie latérale.
Dans les poissons, la sclérotique est cartilagineuse,
homogène, demi-transparente, élastique et
assez ferme pour conserver sa forme par elle-même,
quoique fort mince dans certaines espèces. Dans
la raie , elle est renflée en arrière .en un tubercule,
par lequel l’oeil s’articule avec une tige particulière
dont nous parlerons. L a sclérotique de
Vesturgeon est plus épaisse que la cavité de l’oeil.
Elle représente, pour ainsi dire, une sphère cartilagineuse
, dans une partie de laquelle seroit creusée
une petite cavité tapissée par les autres membranes.
L e saumon l’a d’une ligne d’épaisseur en arrière ,
et d’une dureté presque osseuse en avant. Cette
dureté de la portion antérieure se retrouve dans
beaucoup d’autres espèces.
La sclérotique des s e i c h e s des poulpes et des
calmars est singulière. En arrière elle est fort
éloignée du globe de l ’oeil : le gros ganglion du
nerf optique et plusieurs parties glanduleuses se
trouvent entre deux. L a sclérotique forme donc
en arrière un cône tronqué, dont la partie pointue
tient au fond de l’orbite : c’est à cette portion
que s’attachent les muscles. L a partie antérieure
serre le globe de l’oeil de près ; elle est très-molle y
comme gluante ; elle se laisse déchirer très-aisément,
et présente un tissu feutré tout particulier.
Elle se raffermit dans l’esprit de vin; dans quelques
espèces, elle a un brillant métallique. Comme il
n’y a point de cornée, la sclérotique est percée
vis-à-vis du cristallin d’un trou qui n’est pas assez
large pour laisser voir l’iris sans dissection.
Dans toutes les espèces la sclérotique est doublée
en dedans d’une membrane très-mince, ordinai-
ment noirâtre, qui lui adhère fortement et que
l’on croit un prolongement de la pie-mère. Dans
le lion , il nous a été facile de la suivre jusque
sous la cornée, où elle devient ferme et transparente
, et dont elle se détache assez facilement.
La sclérotique est non seulement le point d’insertion
des muscles droits et obliques de l’oeil •
®lle donne encore attache à ceux de la troisième
paupière dans les oiseaux et dans beaucoup de
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