perdons dans un instant donné, et celle que non*
gagnions ou que nous perdions dans l’instant précédent
; mais elle n’est point en rapport direct
avec la chaleur absolue des corps, ni même avec
la proportion entre leur chaleur et celle du nôtre.
Toutes choses égales d’ailleurs, les corps qui
sont à un degré de température; plus élevé que
le nôtre nous paroissent chauds ; ceux qui sont
moins élevés nous paroisssent froids. Cependant
lorsque nous; venons de toucher un corps très-
froid , si nous en touchons un qui l’est moins,
nous le trouvpns chaud, quoiqu’il le soit encore
beaucoup moins que notre propre corps : c’est ainsi
que les caves et l’eau de source paroissent chaudes
en hiver , parce qu’elles ont conservé leur température
ordinaire lorsque les autres corps en ont
changé.
Lorsque nous touchons successivement deux corps
de densité , ou, pour parier encore plus exactement,
de capacité différente pour le calorique,
celui qui a le plus de cette capacité nous paroît le
plus froid, quoique tous deux soient au même degré
de température, parce qu’il nous enlève plus de calorique
que l ’autre dans un temps donné : c’est pourquoi
. le marbre, les métaux paroissent toujours
froids 3 l ’eau paroît plus froide que l’air, et Pair
que l’on trouvoit froid avant d’entrer dans l ’eau
froide paroît chaud lorsqu’on en sort, etc.
Les corps qui sont bons conducteurs du calorique,
on qui le transmettent rapidement, paroissent
plus froids par la même raison : c’est pourquoi,
à épaisseur égale, la soie et la laine sont plus
chaudes que la toile.
Cette partie du sens du toucher est sujette à
beaucoup plus d’erreurs que celle qui a rapport
à la figure et à la pression des corps, parce que
notre jugement y entre pour beaucoup plus.
L ’organe général du toucher est la peau qui
recouvre tout notre corps: ou plutôt, ce sont les
extrémités des nerfs qui se terminent à cette peau.
Cet organe est susceptible d’une sensibilité plus
ou moins grande, selon que les nerfs y sont plus
nombreux, plus à nu, et moins embarrassés dans
des parties insensibles , ou recouverts par ces
parties. L a chaleur des corps, leur résistance générale
et leurs mouvemens se font sentir d’autant
plus parfaitement, que cette sensibilité générale
est plus délicate.
Lorsqu’il s’agit des mouvemens, de la résistance
, et de la chaleur d’un liquide ou d’un fluide ,
et sur - tout si le corps qui doit les sentir y est
plongé, la force de la sensation dépend encore de
la grandeur de la surface que le corps sensible présente
à ce liquide ou à ce fluide ; mais lorsqu’il
s’agit de reconnoître les formes des solides, et
sur-tout des plus petits, il faut quelque chose de
plus ; il faut qu’une peau très-sensible soit étendue
sur plusieurs parties menues, divisées et mobiles, qui
puissent embrasser le solide par ses différentes