q u i n z i è m e l e ç o n .
Des organes de Vodorat et du goût.
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L e goût et l’odorat tiennent de plus près au
tou cher que les deux autres sens j ils semblent
même n’être que des touchers plus exaltés, qui
perçoivent jusqu’aux différences des petites molécules
des corps dissous dans les liquides ou dans
l’atmosphère. Leurs organes sont au fond les
mêmes que celui qui sert au toucher ordinaire ,
et n’en diffèrent que par un plus grand développement
de la partie nerveuse , et plus de finesse
et de mollesse dans les autres parties : ce
sont de véritables prolongemens de la peau, dans
lesquels on peut en suivre toutes les couches :
l ’épiderme , le corps muqueux, le corps papillaire,
le derme et le-tissu cellulaire s’y retrouvent.
L a langue de certains animaux est même revêtue
de substances insensibles , comme d’écailles,
d’épines, de dents, etc. Nous allons examiner ces
deux organes, comme nous l’avons fait pour les
autres, dans leurs parties essentielles, et dans celles
qui ne servent qu’à en augmenter ou en diminuer
la force et l’étendue.
Des organes de l ’ odorat.
A R T I C L E P R E M I E R .
Du sens et de ses organes en général.
D e toutes les substances qui. agissent sur nos
sens, celles qui produisent la sensation de l ’odorat
sont les moins connues, quoique leur impression
sur notre économie soit peut-être la plus profonde
et la plus vive.
En général , nous savons que cette sensation
est due à des parties volatiles , dissoutes ou nageantes
dans l’atmosphère , et portées dans nos
narines avec l ’air où elles sont répandues.
Il y a des corps toujours odorans, parce que
tout ou partie de leur substance est volatile , et
s’exhale sans cesse ; d’autres le deviennent dans
certaines circonstances, lorsqu’un des principes,
qui est volatil par lui-même, mais qui étoit retenu
par son affinité avec les autres , en est dégage
par quelque nouveau corps survenant, comme
les sels qui contiennent de l’ammoniaque, lorsqu’un
acide supérieur vient à l’en chasser ; ou
lorsqu’il s’y unit quelque corps extérieur propre
à former avec eux un composé volatil, comme
l'acide muriatique 3 lorsqu’il se change en acide
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