A R T I C L E XI .
Des paupières et de leurs mouvemens.
L e s paupières sont des voiles membraneux
formes par des replis de la peau, et destinés à
couvrir l’oeil dans l’etat* de repos; à nettoyer sa
surface par leurs mouvemens ; à en écarter par
leur clôture subite les petits corps qui pourroient
l ’irriter; et même, dans certains cas, à favoriser
la vision, en diminuant la trop grande affluence
des rayons lumineux.
Â. Dans l ’homme.
L ’homme n’a que deux paupières, dont la commissure
est transversale. Leur épaisseur est remplie
par des muscles et une cellulosité serrée , dont
quelques-uns ont fait un ligament. L a face qui
touche 1 oeil est très - fine et très - abondante en
vaisseaux. L a face externe est semblable au reste
de la peau. Le bord de chacune est renforcé
par un cartilage, nommé ta rse, qui va d’un angle
de la commissure à l’autre, est arrondi et forme
avec son opposé un petit canal du côté de l’oeil,
par lequel les larmes s’écoulent du côté du nez.
Ces bords des paupières sont encore garnis d’una
rangée de poils, connus sous le nom de cils.
Les paupières de l ’homme n’ont que deux
muscles: un orbiculaire qui les ferme; et un releveur,
qui relève la supérieure. L ’inférieure s’abaisse
par sa propre élasticité. Le muscle orbiculaire
entoure les paupières de fibres concentriques et
circulaires, qui ont leur attache fixe dans l’angle
interne ou nasal, où il y a même quelques autres
fibres dont la direction est transverse. L e muscle
releveur de la paupière supérieure vient du fond
de l’orbite au dessus des muscles droits de l’oeil,
et se dilate dans l’épaisseur de cette paupière.
Dans l’angle interne des paupières, est un petit
repli en forme de croissant , qui n’est sensible
que lorsque l’oeil se tourne du côté du nez : c’est
urv vestige de la troisième paupière qui est développée
dans d’autres animaux.
B. Dans les mammifères.
Les singes ne diffèrent point de l’homme, à
l’égard des paupières.
Dans les autres quadrupèdes, la troisième paupière
devient de plus en plus considérable, quoiqu’elle
n’ait dans aucun de muscle propre, et
qu’elle ne puisse couvrir entièrement l ’oeil. Elle
est ordinairement sémi - lunaire : c’est ainsi qu’on
l’observe dans les ruminans, les édentés, les
pachydermes.
Le rhinocéros l’a épaisse et charnue. Dans le
iievre, son bord libre est convexe : il en est de
meme dans les rats, les agoutis, etc.
Dans presque toutes les espèces, on y remarque
une rangée de pores ; qui laissent sans doute passer