3 14 IX e L e ç o n . D u cerv. des an. vertèbres.
sur les organes de la circulation ; la volonté ne
peut en arrêter le jeu : mais lorsque des images
vives exaltent tout ou partie du système nerveux,
leur influence s’étend jusqu’à cette partie des fibres
musculaires qui président à la circulation ; ainsi
l ’espoir d’un évènement très - désiré fait palpiter
le coeur j des idées voluptueuses portent le sang
dans les cellules des corps caverneux et produisent
l’érection j la colère, la honte le portent à la peau
du visage, d’où il est répoussé ensuite par la réaction
des vaisseaux : c’est pourquoi ces passions font
rougir et pâlir. Une terreur subite augmente sur-
le-champ la sécrétion des sucs intestinaux et cause
une diarrhée ; l’aspect d’un bon repas fait jaillir
la salive d’un affamé : il lui suffit même d’en
entendre parler , pour que Veau lui en vienne
à la bouche , comme il suffit a un homme délicat
d’entendre parler de choses dégoûtantes pour
que son estomac se soulève. L a tristesse et la joie,
portées à l ’excès augmentent tellement la sécrétion
des larmes , qu’elles ne peuvent s’écouler
par les points lacrymaux et qu’elles tombent sur
la joue.
Dans d’autres circonstances, l’action de l ’imagination
ne sort pas du système nerveux. Elle se
borne à produire des sensations dans certaines
parties du corps, indépendamment de toute impression
extérieure ; la crainte, l’espérance q ui en
æst toujours mêlée, produisent une sensation singulière
dans la région précordiale. Cette sensation,
qui a lieu sans doute dans les plexus de cette
région, est d’ordinaire le précurseur du relâchement
de ventre qTi’excitent les nerfs qui sortent
de ces plexus : comme, par une marche contraire,
l’accumulation du sang dans les- corps caverneux
est le précurseur de cette sensation si vive qui est
portée à son comble à l’instant de l’éjaculation.
Des efforts, pour se rappeler à> la mémoire certains
états douloureux que l ’on a éprouvés, ramènent
quelquefois ces états eux-mêmes.
La susceptibilité du système nerveux, pour être
ainsi gouverné par l’imagination, peut varier
encore plus que celle pour éprouver des sensations
extérieures. L ’âge de l’individu , son sexe ,
sa santé, la manière dont il a été élevé corporellement
et moralement, l’empire que sa raison a
sur son imagination, l’état momentané de son ame ,
produisent à cet égard des différences étonnantes,
et comparables à celles que les maladies , le sommeil,
les drogues, etc., peuvent apporter â la
susceptibilité pour les sensations.
Il se manifeste encore dans le système nerveux
certains phénomènes qui dépendent de l ’union de
divers nerfs entre eux, soit par des cordons qui
les unissent, soit par l’intermède du cerveau.
Ces phénomènes se nomment s ym p a th ie s . Ils
consistent en inouyemens involontaires, qui même
ne sont point dus à des contractions musculaires,
ou bien en sensations qui ont lieu dans des endroits
différens de ceux, qui sont affectés, et cela sans
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