qui leur est d’autant plus utile, qu’ils sont privés
d'ailleurs de doigts et de tout autre appendice
propre à leur procurer la sensation du tact.
Dans d’autres espèces de mammifères, dont les
doigts peu nombreux sont en outre enveloppés de
sabots de corne dans toute la partie qui appuie
sur les corps, le sens du toucher semble avoir
été relégué dans les lèvres, qui sont les parties les
plus mobiles. Nous en avons un exemple dans
les ruminans et les solipèdes. Nous ne décrirons
pas ici les muscles de ces parties : ils trouveront
leur place dans la leçon sur la mastication ; mais
les lèvres en elles - mêmes ont une organisation
toute particulière. Le nerf facial et celui de la
cinquième paire s’y subdivisent en une infinité
de rameaux. Ils s’anastomosent en formant des
plexus nombreux qui donnent a cette partie un
sentiment exquis. On sait que c’est elle qui nous
procure la plus délicieuse de toutes les sensations
du toucher.
Dans beaucoup d’animaux, des glandes nombreuses
et serrées forment une couche au dessous
de la peau, qui est mince, tendue et couverte de
poils rares, parmi lesquels s’en trouvent quelques-
uns de longs, roides, implantés chacun dans une
papille mammelonée et verruqueuse : on leur
. donne le nom de moustaches.
Ces poil§. communiquent facilement, à cause, de
leur roideur, aux nerfs des lèvres les moindres
ébranlemens qu’ils reçoivent des corps enyironnans;
et sous ce rapport, ils peuvent, quoique insensibles
par eux - mêmes, être rangés parmi les
appendices qui servent au toucher.
La lèvre supérieure du rhinocéros se prolonge
en un petit appendice, dont cet animal se sert
pour palper, empoigner, arracher , etc. : nous
n’en connoissons point les muscles.
Les cochons , les taupes, les musaraignes,
qui ont un museau mobile, long et pointu, auquel
on donne en particulier le nom de g rou in , pa-
roissent aussi l’employer au Sens du toucher.
Souvent il y a dans son épaisseur un petit os
particulier, de forme diverse selon les espèces ,
et maintenu entre les incisifs et les nasaux, auquel
on donne le nom d’os du boutoir. Les
muscles du grouin seront décrits à l ’article de
l’odorat, afin de réunir là tout ce qui a rapport
au nez des animaux.
La trompe de Y éléphant et celle moins alongée
du tapir et de la musaraigne musquée ou des-
man seront aussi décrites dans cette même leçon
de l ’odorat; mais puisqu’elles servent à ces animaux
comme une véritable main, nous les indiquons
ici comme des appendices destinés à l’organe
du toucher.
Les crêtes, ou parties charnues qui ornent la
tête de plusieurs genres d’oiseaux, sur-tout dans
la famille des gallinacés, comme les c o q s , les
dindons, etc., sont peut-être aussi destinées à la
perception du toucher. En effet, ces parties sont