On retrouve aussi un corps muqueux sous les
écailles des lézards et des serpens, et ses couleurs
sont extrêment variées.
Les poissons sont cependant ceux de tous les
animaux à vertèbres dont le tissu réticulaire est
le plut remarquable par les couleurs éclatantes
et métalliques dont il brille. On y retrouve celles
de l ’or y de l’argent, du cuivre, de l ’étain, du
plomb, et même toutes celles que peuvent prendre
ces métaux par leurs divers degrés d’oxidation.
Les couleurs étant du ressort de l’histoire naturelle
proprement dite , nous voulons seulement
indiquer ici qu’elles proviennent du corps muqueux
qui adhère fortement à la face interne des écailles,
avec lesquelles on l’enlève souvent.
L a plupart des mollusques ont un tissu muqueux
au dessous de leur épiderme.
Dans les céphalopodes , il est le plus souvent
coloré en bleu ou en rouge; mais il forme une
couche très-mince.
Celui des gastéropodes varie beaucoup, ainsi
qu’on en a un exemple frappant dans les limaces.
Il est épais, visqueux ; mais il se dissout complément
dans l’eau.
Peut-être, et nous sommes frés-portés à le croire,
ïa substance même de la coquille est-elle vraiment
analogue au corps muqueux , quoique ce nom de
muqueux ne lui convienne plus ?
En effet, le test calcaire se trouve immédiatement
au dessous de l’épiderme j il se renouvelle
lorsqu’on en a enlevé quelques parties. C’est un
enduit sans organisation apparente, et non une
membrane; il est produit par couches successives;
e n f in , il est coloré, et ses nuances varient à
l’infini.
Dans les crustacés, le corps muqueux se trouve
aussi représenté par le test calcaire situé au dessous
de l’épiderme. Sa couleur est ordinairement vert-
sombre , quelquefois rouge, blanche ou noire.
L ’alcool, les acides, et sur - tout l ’action du feu
font passer la couleur verte à une nuance de rouge
souvent très-éclatante : c’est ce que nous voyons
tous les jours sur nos tables dans les écrevisses.
Dans les insectes qui sont encore sous la forme
de larves, on voit entre l’épiderme et les muscles
une couche, de substance muqueuse , dont les
couleurs varient à l’infini dans les diverses espèces.
C’est sur-tout dans les chenilles et dans les larves
de quelques hyménoptères, qu’elle est remarquable
par les couleurs; elle donne à leurs corps les teintes
les plus pures et les plus vives, dont les nuances
et la symétrie sont admirables. Le blanc, le
pourpre, le violet, le bleu, le vert, le jaune,
l ’aurore, le noir, etc., s’y trouvent distribués de
la manière la plus régulière et la plus éclatante.
Nous croyons aussi que c’est au tissu muqueux
desséché et mélangé avec la substance cornée qu’on
doit attribuer les couleurs dont brillent les insectes
parfaits ; car, lorsque les lépidoptères sont dans
ïeur chrysalide, les petites écailles colorées qui