A R T I C L E V I I I .
D e l ’ entrée du n e r f optique dans l ’ oeil, de l’ origine
de la rétine 3 de sa nature et de ses limites.
A. Entrée du n e r f optique.
N ou s avons vu dans la IX e leçon l’origine du
nerf optique; nous l’avons suivi dans la X e jusqu’à
son entrée dans l’oeil. Il faut dire ici comment il
pénètre dans cet organe, et de quelle manière
il y donne naissance à la rétine.
1° . D ans Je s mammifères.
L e nerf optique des mammifères, arrivé à la
sclérotique, commence à diminuer de diamètre ;
il forme en traversant cette tunique un cône tronqué,
d’autant plus alongé, qu’elle est elle-même plus
épaisse ; arrivé à la choroïde , il la perce par un
trou rond, fermé d’une petite membrane criblée
d’une multitude de petits pores, au travers desquels
la substance médullaire qui a traversé les longs
canaux dont ce nerf est composé, semble s’écouler
pour se mêler intimement et former cette expansion
nerveuse qui double toute la concavité de la
choroïde, et que l ’on nomme rétine.
Cette pointe du nerf optique Tait quelquefois
une légère saillie en dedans de l’oeil. Dans- le
lièvre et le la p in , au lieu d’un petit disque rond
et criblé, l’extrémité du nerf fait une saillie au
dedans de l’oeil, et se dilate en une espèce de
cupule ovale, légèrement concave dans son milieu ,
et des bords de laquelle naît la rétine.
Daiis la plupart des mammifères, on voit autour
de ce point des fibres blanchâtres, un peu plus
opaques que le reste de la rétine et disposées en
rayons.
Dans le lièvre et dans le la p in , ces fibres forment
deux longs pinçeaux, un à droite, l’autre à gauche ;
leur finesse et leur blancheur v iv e , que relève
encore le fond brun de la choroïde qui paroît
au travers du reste de la rétine, les rendent très-
agréables à la vue.
Dans l’homme, on observe à côté de l’entrée
du nerf, à peu près au point qui répond à l’axe
de l’oeil, un petit pli de la rétine,4jui forme une
légère convexité lorsqu’on a enlevé les membranes
plus extérieures. Au milieu de ce pli est un point
transparent, que l’on prend au premier coup
d’oeil pour un trou. Les bords de ce point sont
teints en jaune dans les adultes, mais non dans
l’enfant qui vient de naître. Cette particularité de
l’oeil de l’homme, qui avoit échappé à presque
tous les anatomistes, jusqu’à M. Soemmerring, ne
se retrouve que dans l’oeil des singes. Nous l’avons
observée dans le cynocéphale, dans la guenon
blanc-nez, etc. Dans le premier, la partie transparente
est bien plus large que dans l ’homme ,
et de forme ovale. Il y a quelquefois une tache
jaune à côté, mais qui n’est pas constante.