respondant à chacune des qualités du son ; mais
on est encore bien éloigné de savoir quoi, puisque
l ’on ne sait pas même encore ce qui est nécessaire
pour qu’il y ait en général o u ïe , ou perception
<le son.
C’est ici que se fait sentir l’avantage de l ’anatomie
comparée. Il est bien naturel de croire que
les parties qui se trouveront constamment dans
tous les animaux qui entendent, seront celles qui
sont absolument nécessaires à l ’ouïe en général:
et que celles-là auront un rapport plus particulier
avec tel ou tel ordre de qualités du son , qui se
trouveront plus développées dans ceux des animaux
qui perçoivent plus parfaitement cet ordre
de qualités.
C’est ce dernier point qui présente seul de la
difficulté , parce qu’il npus est presque impossible
de nous assurer de l ’espèce et du degré des perceptions
de tout ce qui n’est pas nous.
Quant aux parties essentielles à l ’ouïe , d’après
l ’examen que nous allons faire des oreilles dans
tous les animaux où on en a découvert, il se
trouve que la seule partie qui existe constamment,
est cette pulpe gélatineuse, et enveloppée d’une
membrane fine et élastique, dans laquelle se résolvent
les dernières extrémités du nerf acoustique,
et qui remplit le labyrinthe, depuis l ’homme jusqu’à
la seiche ; les organes de l’ouïe n’étant point
encore connus dans les animaux placés au-dessous
de la seicfie dans l’échelle des êtres , quoique plu-
Art. I. D u son et de Fouie. 45i
sieurs d’entre eux donnent des preuves manifestes
qu’ils ne sont pas privés de ce sens.
Il est donc à peu près démontré que c’est dans
cette pulpe , ou plutôt dans les filets nerveux qui
y flottent ou qui y rampent , que réside le siège
de l’ouje. On peut se représenter assez naturellement
le rapport de cette substance avec les mou-
vemens extérieurs qui sont la cause du son. Cette
pulpe si tremblante doit admettre avec facilité
les ébranlemens que lui transmettent les vibrations
des corps sonores , et les communiquer aux:
filamens nerveux. Une fois le mouvement arrivé
là , ce qui reste nécessaire pour produire la perception,
échappe à l ’anatomiste comme au métaphysicien.
Les autres parties qui ne se trouvent point dans
toutes les oreilles, ne peuvent être regardées que
comme des accessoires propres à renforcer ou à
modifier la sensation, chacun à sa manière. Il
en est quelques - unes dont on peut conjecturer
l’effet d’une manière assez plausible ; il n’est pas
douteux, par exemple, que le pavillon extérieur
de l’oreille , si développé dans certains quadrupèdes
, ne serve à renforcer le son , comme le
cornetqu’employent les sourds; il est très-probable
que les grandes cavités à parois osseuses qui entourent
le labyrinthe dans beaucoup d’animaux,
produisent un effet semblable par la résonnance
de leurs voûtes solides et élastiques. On a pensé
que la membrane mince et tendue du tympan
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