
déserts. Par un art particulier, ils Savent
découvrir celle qui est cacliée dans les en.
trailles de la terre j et leur instinct sur cet
objet, est supérieur encore à celui des autres
Africains. Les animaux , en pareil cas
sentent l’eau ; mais ils ne la devinent que
par l ’odorat 5 il faut qu’un courant d’air
leur en porte les émanations 5 et par conséquent
il faut qu’ils soient au vent. Pendant
mon séjour dans le désert à mon premier
voyage, mes Sauvages m’avoient montré
, plus d’une fois, la même faculté 5 et
moi-même , instruit par e u x , je l’avois acquise
aussi, comme je l’ai rapporté dans
ma relation.
L ’Houzouâna, plus habile , n’a besoin
que de sa vue. Il se couche le ventre contre
terre, regarde au lo in , et si l’espace qu’il
a parcouru de l ’oeil recèle quelque source
souterraine , il se relève et indique du doigt
le lieu où elle est. Il lui suffit, pour la découvrir,
de cette exhalaison éthérée et subtile
que laisse évaporer au-dehors tout courant
d’e au , quand il n’est pas enfoui à une
trop grande profondeur.
Quant aux lagunes et autres dépôts extérieurs,
térieurs, formés par les pluies, ils ont une
évaporation sensible, qui les lui décèle,
même lorsqu’ils sont masqués par quelque
butte ou colline. Si ce sont des eaux courantes
, telles que des ruissëaux ou des rivières
, leurs vapeurs, plus abondantes encore
, les lui dénotent si sensiblement qu’il
peut en indiquer le courant et tracer même
jusqu’à leurs sinuosités.
J’ai tenté d’étudier l’art des Houzouânas
pendant le teins que nous avons vécu ensemble.
Je m’y suis exercé d’après leur
exemple et leurs leçons , et j ’étois parvenu
, comme e u x , à des indications sures.
Cependant mon talent n'a voit pas, à
beaucoup près, la même latitude que le
leur 5 et soit foiblesse naturelle de mon
organe , soit manque d’habitude , je ne
diseernois plus l’e au , par-de-là une distance
de trois cents pas j tandis qu’eux l ’ap-
percevoient et dispmguoient très-sensiblement
à des distances plus considérables.
L’Houzouâna n’a pour armes qu’un arc
et des flèches. Ces flèches sont très-courtes
, et se portent sur l’épaule dans un carquois
d’environ dix-huit pouces de lon-
Tome I I I . M.