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n iè re , il me " fe.ro it tu e r , sans sortir de
place , plus de- gibier ■qir’il n’en faudjoit à
ma troupe pendant une'lune entière. Cette
promesse si magnifique me parut une exagération.
Néanmoins y comme il m’étoit
facile de la vérifier et que d’ailleurs elle
me présentoir l ’éspOîr:d?ùpprendre èe que
je ne savois peut-être pas, je consentis d’en
faire l ’essai.
- L é lendemain y ;dès le- point du jo u r , le
chef envoya cinquante-hoinmes-traquer sur
l e s collines et, hauteurs situées au sud de
l a horde. Vers ‘m id i, :un d’entre eux re vint
l ’avertir que - les traqueurs a voient-
réuni plusieurs troupes de gazelles, et que
de ces bandes' épayses il s’étoit, formé une
harde immense qui se portoit vers la plaine
et ne tarderoil pas à paroître.
. ,A l ’instant, Haripa partit avec moi- Û
alla me placerdans un défilé dé cette plaine
par où il ;prévèyohv Yu la diréction des
traqueurs , que la barde -devoit passer 5 et,r
en e ffe t, nous 11’y restâmes pas long-tems,
sans voir s’élever, du côte des .collines,*
des nuages de poussière, qui j a mesure
qu’ils avançoient vers nous, sembloient
E N A F R I Q U E.
grossir e t ^s’étendre. Alors il me dit de mé
coucher. sur Je ventre et le visage contre
terre/. Il en fit autant 5 et dans cette posture
, qui me paroissoit fort peu proprer
poumlaschassé, j ’attendis en silence l ’événement.
n i | - ni
Les gazelles arrivoient à toutes jambes,-
et elles. 11e manquèrent pas de se. porter
vers nous , ainsi qu’il l ’avoit prévu. La situation
que nous venions de prendre ne
pouvant les effaroucher, elles nous pasw
aèrent, sans se déranger en rien de leur
direction. Mais quand il s ’en fut écoulé en-
yiton un ou deux mille, il se re le v a , se
ipit à lancer des flèches et me dit dé tirer,
à mon tour. - k>
- Je sentois très-bien que le mouvement
étant une fois communiqué à la troupe ,'
les dernières gazelles suivroient lés autres
, et que clans la frayeur qui les faisoxt
fuir toutes et 'qui les précipiioit en foule
sûr nous-, |elles ne nous appercevroient
seulement pas. Je prévoyois encore que
les Sauvages, en les perçant sans bruit avec
W rs ilè ch o s , ne4’isqnoiejit point de les ef-
faroucher. Mais moi , avec mon fusil, j ’a