
tai tranquillement couché sur ma natte,
Mais ayant senti tout à coup le manteau
qui me servoit de couverture frappé par
je ne sais q u o i, j’y portai la main , et fus
fort étonné de ramasser une flèche.
Il étoit évident que nous étions attaqués,
etquelesBoschjesman, après avoir profité de
la nuit pour nous suivre, tiroient sur nous.
Je criai aux armes ; et dans un instant toute
ma troupe fut en état de défense. Mais comme
le feu particulier, qui brûloitprès de ma
tente, portoit autour de nous trop de clarté
, et qu’il nous expûsoit trop visiblement
aux coups, je le fis, éteindre. Par cette suppression
de lumière, nous nous trouvâmes
dans une sorte d’obscurité ; e t , à- la faveur
des feux qui éclairoient notre enceinte,
nous pouvions , d’un coup-d’oe il, voir les
ennemis qui s’approchoient de nous. Aucun
d’eux ne se montra. Néanmoins ils
continuoient à envoyer, de tems en tems f
des flèches sur ma tente.
Mes gens vouloient l ’abattre ; mais loin
de lè permettre , je m’applaudissois , au
contraire , que sa blancheur la rendît visible
et qu’elle servît de but aux tireurs,
EN A l7 B. I <2L u E. 343
pour n’avoir rien à craindre d’eu x , nous
ji’a'vions qu’à nous en écarter et nous tenir
à une certaine distance. D’ailleurs , plus
ils tiroient, et plus il étoit à présumer que
leurs carquois s’épuiseroient promptement,
et que par conséquent ils seroient bientôt
réduits à faire retraite.
M a Seule crainte étoit que nous sachant
e n très-petit nombre f et se trouvant très-
nombreux par rapport à nous , ils ne dirigeassent
leur attaque d’après ce double
apperçu. Certainement, s’ils se fussent accordés
à nous envelopper, en formant autour
de bous un cordon, çt à fondre , dans
cet ordre , tous à la fois sur notre petite
troupe , nous étions massacres sans ressource.
Mais leur tactique n’ailpit pas jus-
ques-là. Loin d’imaginer un pareil plan,
leurs flèches arrivoient toutes- du même
c ô té : ce qui annonçoit qu’ils s’y é t a i e n t
tous réunis et qu’ils ne s’en éloignoient pas.
Cette imprudence de leur part me donnait
sur eux Un grand avantage, en indiquant
un point fixe vers lequel mes fus
i l i e r s , pouvoient tirer. Ceux de mes Hotteîltots
qui avoient des fléchés me deman-
-v" 7 ,r ■' . Y 4 •