
grès. Le bâtiment devant relâcher au Cap
pour se rafraiehir et prendre des viv re s ,
i lm ’étoit aisé de m’aboucher avec le capitaine
, et de m’embarquer avec lufr pour
Madagascar: . * t ■ ■
D’après le goût que j’avois pour les voyages,
mon ami s’étoit bien imaginé que je
saisirois avidement l ’occasion de conn o l'ire
cette île célèbre, la plus grande du
monde connu. LuL-même , prévenant mes
désirs , avoit fait avec le capitaine les ar-
rangemens qu’il croyoit les plus convenables
, et par sa lettre il m’en donnôitavis^
Je fus infiniment sensible à cette prévenance
aimable , aussi conforme à mes
goûts que sagement combinée'. A; la vérité
, ce nouveau projet ne s’accordoit pas
avec l’autre. Mais- outre-que! je trouyoiâ l’oc-1
casion de connoître une nouvelle terre j -
outre que j’aurois le tems nécessaire pour
laqmrcourir , puisque le nâvire , par l ’objet
de sa destination , devoit faire quelque
séjour dans l ’île , il m’étoit aisé, à mon
retour au Cap , de reprendre mon premier
dessein. Je renonçai donc, pour In moment
, à visiter de nouveau l’intérieur de
* HT Â V a I Q U E. 5o l
l ’A frique, et ne m'occupai pltis que dés
dispositions à faire pour l ’autre plan : dispositions
d’autant plus faciles que mon ami
m’en avoit applarfi toutes les difficultés.
Dans ce nouvel arrangement il n e : me
falloit plus ni charriots, ni chevaux, ni
attelages de boeufs, ni enfin tout cet attirail
et cette suite qui jusques-là m’àvoiëht
été nécessaires.: Mes boeufs ,; me devenant
inutiles, ce fut le premier objet dont je
cherchai à me défaire. Port amaigris et
n’étant guère propres au service du trait.,
dans l ’état d’épuisement où ils ét-oient, je
les fis offrir au boucher de la Compagnie ; ¥
cet homme vint lui-même et me les paya
7 rixdalers la pièce , environ 3o livres de
Fràncé.
Je donnai deux vaches à la femme de
Ktaas, qui , m’ayant suivi dans fnOn voyage
, m’avoit servi pOur1 le blanchissage de
mon dinge etf souvent pour ma cuisine,
J’éh donnai deux aussi à- Swanépdêl. Pn-
fi11', j ’offris mes chèvres aux demoiselles
Slaberj mais célîès'-èi ne les acceptèrent
que comme un dépôt , et s’engagèrent * à
me' lés rèndré ¥ dans le éas'Oir ; entrepre-
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