
tré e , la ve ille , pour rester près du ruisseau.
Je consentis donc au départ ; et vers
le midi, nous nous trouvâmes sur les bords
de la rivière tant désirée, sans que , dans
Cette traversée si pénible des montagnes, il
nous lut arrivé le moindre accident.
Ce fut-là que les Grands Namaquois commencèrent
à respirer et à se remettre de
leurs frayeurs, Le premier jour de notre
traversée , ils aypient gardévun .morne si-
lence ; tristes et pensifs, comme si on les
eût conduits à la mort. Le second , quand
ils eurent apperçu la plaine , ils se déridèrent
un p eu , et je les vis montrer assez,
d’assurance pour se parler à l ’oreille,;. Mais
lorsqu’arrivés au fleuve, ils respirèrent leur
air natal et revirent les contrées qu’ils cpm
noissoient, alors leur gaieté et leur sécurité
s’épanouirent tout à fait ; ils recouvrèrent
pour la première fois Ja parole et
le maintien. On eût dit que sur leur palier
ils ne craignoient plus ces terribles Hou-
zouânas, dont la société les avoit tant fait
trembler. . , fa , ,
Le lendemain matin, ceux-ci me prévinrent
qu’ils ailoient se retirer et rejoindre
leurs camarades. Je n’avois plus rien à exiger
d’eux ; leur promesse étoit remplie. Cependant
, je ne voulois;pas laisser partir
çes guides intrépides et fidelles, sans, leur
donner quelque témoignage de ma recon-
noissance et de ma satisfaction; mais j ’é-
tois indécis sur ce qui leur seroit le plus
agréable.
Ma provision de tabac étoit tellement
épuisée que , depuis quelque, tems j’étois
obligé de mettre , dans mes distributions,
la plus sévère économie ; et d’ailleurs ,
ç’est-là une privation à laquelle ces hommes
sobres , par leur vie errante et leur
éloignement des colonies, sont tellement
accoutumés qu’elle ne leur coûte point.
Pour des verroteries , ils s’en soudoient
peu. L ’objet qu’ils eussent recherché de
préférence , étoit un couteau ; mais il ne
m’en restoit guère qu’une demi-douzaine;
et par conséquent chacun ne pouvoit avoir
le sien. Je me proposai donc de leur en
distribuer quatre ; et afin que personne ne
fût mécontent, j ’annonçai que j’ail ois faire
tirer au n o ir , et que les quatre tireurs dont