
du marché que j ’avois conclu avec eux.
Enfin , le lendemain, toute là horde vint
avec l ’affection de la fraternité , me visiter
dans mon camp.
Afin de cimenter ces sentimens de bienveillance
, je proposai une grande chassé,
à laquelle tout le monde, sans exception,
fut associe. Nous tuâmes beaucoup de gazelles
3 et 1 on se doute bien que dans la
distribution du gibier je traitai libéralement
tous les habitans de la horde.
Le séjour que je fis chez eux et les bons
pâturages que j ’y trouvai , eurent bientôt
rétabli mes bestiàux. Lien ne s’opposoit
plus à mon départ • et j ’étois d’autant plus
rassuré sur la route , que par tout ., au pied
des montagnes, Yherbe des Boschjesmtm
étoit en pleine verdure*
Néanmoins ,. avant dé quitter la horde,
je voulus l’obliger encore y et lui proposai
de faire un traité de paix et . d’alliance avec
les Houzouânas3traité auquel ne dé voient assister
ni têtes"couronnées, ni ambassadeurs*
mais qu’un gage purement patriarchal pou-
voit maintenir plus long-tems, et rendre
peut-être plus sûr que les grands mots
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d’h u m a n i t é , de justice et d’honneur , si
souvent employés pour une perfidie. Les
Houzouânas offroient d’y accéder. Les autres
étoient trop intéressés à ce qu’il se conclût
, pour ne pas y consentir. Ils donnèren
t un boeuf et quatre moutons j et les
deux nations se promirent d’être amies ;
ou plutôt, l ’une dès deux promit de vi-
yre en paix avec l ’autre.
En partant de la horde , hous fîmes ,
pour notre première marche , neuf-lieues,
tout d’une .traite, en suivant les sinuosités
de la chaîne.des montagnes ; et déjà il étoit
nuit close, quand nous arrivâmes près d’une
source, dont les eaux étoient assez abondantes
pour former un ruisseau , ombragé
de mimosas. Tout-à-coup un grand bruit se
fit entendre. C’étoit une troupe d’animaux
sauvages qui , cantonnée sur le bord du
ruisseau, se sauvoit précipitamment à notre
approche.
Curieux de connoître à quels voisins ou
à quels ennemis nous allions avoir a faire,
je me procurai de la lumière j et je v is , par
les fumées, que les fugitifs etoient des elé-
phans. Mais avéc les feux et quelques fu