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Ce discours d’un homme aussi sensu qm
fidclle et intrépide, acheva do ino déterminer.
l ’eu in’importait que les Namaquoij
et leurs semblables tremblassent ou non,
me suivissent ou restassent 3 j ’étpis décidé à
prendre la route que m’iudiquoient les Hou-
xouânas et à m’abandonner aveuglement à
leur conduite. D’ailleurs , en partant, j ’é-
tois bien sûr que les trembleurs suivroiejit,
comme les autres $ et c’est ce qui arriya.
ï l n’y avoit qu’une nation aussi active et
aussi infatigable que les Houzouânas, qui
fût capable d’avoir tenté de traverser dç
pareilles montagnes , et qui le fût sur-tout
¿ ’y réussir. Pour moi, dès les premiers pas
que nous y fîm e s , j ’y trouvai tant,de difficultés
et d’obstacles, que si je n’ayois
point eu de pareils guides, j ’aurois, je
l ’avoue 9 regardé l ’entreprise comme ¡folle,
e t ordonné de rebrousser chemin.
biais ils s!étoient attendus à ce premier
«fict ; qt en conséquence , ils ne songeoieut
qu’à nous animer et. à nous 'encourager de
leur mieux. Je les voyôis courir en avant,
grimper sur les rochers pour découvrir les
passage* les moins difficiles , et revenir
* n A y n x q v t * Éij
pour nbus les indiquer. Ils ne craîgnoient
pas de doubler leurs fatigues, pourvu qu’ifs
réussissent à nous épargner quelque difficulté
3 et ils météoiefit dans tout cela tant
de zèle , d’attention et d’intelligence , que
l’admiration qü’ilà me causoient me faisait
oublié! lè dur et pénible travail de notrë
iîiafché.
Il en étoit de même pobr nos animaux.
Mès gens n’étâhi plus en état de les mener
, il atoit fallu èn charger nos guides ;
et ceux-ci xnettOiéilt à cette partie de ma
carâvâhe la rttêmô ardeur. Tandis que les
urià hôüs dirigèoieiit à travers les ravins ,
lés gorgés et les fondrières, les autres corî-
duisoient, par lé haut des montagnes, nos
bcèufs chargés. Ou bas des rochers que nous
gravissions, hôüs les entendions, au-dessus
dé iids têtés, animer les animaux par leurs
cris3 fcé bruit confus, le premier sans doute
qui ait troublé ces solitudes, hattoit tous lés
rochers d’alentour. Il efifràyoit les animaux
sauvâgès 3 je voÿbis fuir au loin et se retirer
daiis îëurs trous les damans, les hien-
hës et jusqu'aux tigrés. Le vautour fiiyoit
dans les airs, abandonnant son asyle aCP
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