
borcts charmahs de la Rivière des Poissons,
où jjavois séjourné avep tant de plaisir.
Je me flattois de trouver également sur
c eu x -c i, et des vivres abondantès pour ma
troupe, èt des• collections nouvelles pôur
mon cabinet, ët des objets inconnus pour*
ma cttridsité. En conséquence, je donnai
ordre qu’on tournât dé ce côté j 'ë t , qupi-
fiue ce fut une augmentation de chemin |
nous prîmes la plaine.
Déjà nous ÿ avions marche pendant trois
heures , dévorés ' par un soleil brûlant,
qùand tout-à-coup l ’iiorisbii' s’obscurcit èt
enVoVa sur nos têtes un orage 'affreux. De
longs et fréquéris éclair.^ sillonnaient la
nue. Le tonnérre' grondoxt d’une manière
‘épouvantable et nos animaux*, par leur
agitation ‘ ët l ’inquiétude de* leurs mouvé-
rixens , axlxïôiiçoieiit que là- tempêté allait
être terriblob' !i
Sans perdre de tëms , dn déchargea les
boeufs ; on 'drës'Sté ixiâ tentëj1 on fit des abris
avec des peaux et des nattes; enfin, tout lé
xnoiide mit la mairi à l ’ouvra ge!. ' Mais nos
précautions ratent inutiles'.' Le vent deVë-
noit si impétueux qu’aticun de nos abris ne
put résister. Ma tenté fût renversée, et je
fias réduit à me cacher sous la toile y tandis
que totts ines gens së garailtissoient
comme ils pouvoient.
Pendant cë tems, la pluie tomboit en tor-
rens et Taversô étoit telle qu’on eût dit
que PiAfriqùé alloit’être nôyée. Néanmoins
ce ciel, qui sembloit se fondre en eau, étoit
tout en feu par les éclairé. Ils einbrasoient
l ’atmosphère toute entière, pendant que la
foudre, éclatant de‘ totites parts autour dé
nous j nous faisoit craindre à tous d’en êtxé
frappés.
' 3 avois vu , dans la Càîfierie, de violëns
brâgës. Je connOissois ceux du Cap j si redoutés
des matelots 'èt des voyageurs. Je
n avois point oublié ceux de Surinam , qui
chaque jo u r , pendant deux mois, s’élevant
régulièrement avec la marée, annoncent
la saison des sécheresses. Mais jùs-
qu alors je n en avois poiiit vit encore* qûi-
fassent aussi effrayans. Pour la ‘ préxxîiére
fois dè ma vie , le1 tonnerre me fit trembler.
Il est vrai que pour garantir et préserver
ma provision de poudre , jè l ’avois
platée, avec moi , sous la toile ; et qu’en