
pendant ce tems , ayante apperçu quelque^
pics d’une espèce, rare que j’ai nommée
pic -ro c , je les suivis , et me trouvai insensiblement
sur un des sommets , d’où je
plongeois sur m on camp et le dominois.
Tout à Coup, j ’entends, en signe d’alarme,
tirer trois coups de nia grosse carabine.
Je promène mes yeux de toutes
parts, et vois, d’un côté, nies gens courir
en désordre $ et de l ’autre, des Bosch-
jesman, qui*,- ayant enlevé mes boeufs, leur
faisoiént enfiler une gorge dans laquelle
ils alloient bientôt disparaître.
Je descends très-précipitamment dé la
montagne, et trouve, en arrivant au pied,
Klaas qui accouroit à toute bridé m’avèr-
tir du malheur. Il me donne son cheval.
Je le monte, je le pousse au galop vers
la gorge ; mais à peine a-t-il fait cinquante
pas qu’i f s’abat dans un trou de porc-épi,
et me jette sur le côté. Ma^cllûüe est si
rude qu’en me rélevant je ne puis faire
usage de mon bras, et crois avoir l’épaule
gauche démise. Klaàs vient a moi. Je lui
dis de monter le cheval, et je m’en retourne
au camp, hors d’état de ne rien
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faire dans cette aventure , et laissant à mes
gens le soin de s’en tirer comme ils pourraient.
Elle ne se termina qu’à la n u it , et
j ’appris , ave® douleur , que deux des
Boschjesman avoient été tués \ tous mes
boeufs volés furent ramenés , â l ’exception
de trois, dont nous ne nous apperçumes
que le lendemain lors du départ.
Pour éviter que les voleurs ne fissent
une tentative semblable, je partis au point
du jour j et , par une marche de six ou
sept heures dans la même direction que
la v e ille , j ’arrivai à un endroit où je fus
rencontré et reconnu par quelques Hot-*
tentots de la horde de Klaas Baster. Ils
nous apprirent que cette horde avoit quitté
les montagnes du Namero, et qu’elle s’é-
toit établie à cinq lieues du poste où je
me trou voi• s' . æêL ' *
Le Baster étant encore avec ihoi , je ne
pouvois , d’après la reconnoissance que je
lui devois,pour les services importans qu’il
m’avoit rendus, me dispenser d’aller le remettre
entre les bras de sa femme*, de ses
enfans et de ses amis. Je me rendis donc
dans la horde. Son retour y causa une joier