
précautions furent inutiles. A mesure que
nous approchions de l ’embouchure , nous
trouvions sur la rivière une multitude infinie
de gélinottes, de flamànds., de pintades
, d’oies , de canards et d’autres oiseaux
de différentes espèces. Le nombre en étoit
même te l que nous ne faisions aucune provision
; peu inquiets le matin de ce dont
nous souperions le soir.
Je trouvai aussi que parmi tous ces oiseaux
, destinés à notre cuisine, il y en
avoit quelques - uns dignes d’entrer dans
mon cabinet. Je préparai ceux-ci sur les
lieux ; et même , pour ne point trop nous
embarrasser en multipliant les paquets , je
les fourrai dans le ventre dé mon oricou,
qui me servit ainsi de porte-manteau.
Les arbres étoient remplis d’une espèce
particulière de singes , dont j eusse bien
désiré également m’en procurer un pour
m a collection. Mais ces animaux étoient
trop fins; et malgré toutes les ruses que nous
employâmes, il ne nous fut jamais possible
de les approcher d’assez près pour les tirer.
Nous rencontrâmes dans notre route trois
Hottentots y qui furent fort surpris de nous
voir1; l ’un d’eux parloit fort bien le hollan-
dois, ayant demeuré très-iong-tems dans la
Colonie, Nous apprîmes par eux que nous
avions encore au moins quatre jours à marcher
avant d’arriver à l ’embouchure de la
rivière, et que nous courrions grand risque
d’y être massacrés par les,Boschjesman ,
qui étoient en force dans toute celte partie;
que d’ailleurs, enavançant nous trouverions
le pays le plus aride que nous eussions
jamais vu. J’ai toujours soupçonné ces trois
hommes de faire euX - mêmes partie des
Boschjesrrian, dont ils avoient voulu nous
faire peur. Ils avoient, sans doute , des
raisons pour essayer de nous détourner
d’aller plus en avant, où ils avaient probablement
leur horde ; et nous ne pûmes ja mais
apprendre d’où ils étoient, ni ce qui
les*avoit conduit où nous les trouvâmes.
Ce qu’il a de certain, c’est que le premier
qui fut apperçu avoit l ’air de se cacher,
qu’il fut très-inquiet quand nous la. vîmes
et que ce n’est qu’après plusieurs minutes,
que i ïo u s apprîmes qu’ils étoient trois. Ils
avoient tous des flèches, et. chacun por