
pareillâmes de False - Baye , le î4 juillet
*7^4 > accompagnes par quatre autres vaisseaux
de la Compagnie. A peine nous étions
hors de cette baye , que les vents contraires
nous poussèrent dans le sud j là , une
tempête horrible nous accueillit, un affreux
coup de vent nous jeta jusqu’au
trente-septième degré de latitude sud. Je
sentis véritablement combien les Pôrtû-
guais ont eu raison d’appejèr cette pointe
méridionale d’Afrique Cep des Tourment
tes. Dans ces lieux d’effroi nous perdîmes
deux hommes que les vagues balayèrent
de dessus le pont. Vainement on fit tous
les efforts pour leur donner du secours j
vingt fois ils furent engloutis sous d’énor-
jnes montagnes d ’eau ; ils périrent. Notre
vaisseau tres-yieux avoit beaucoup à souffrir
j il faisoit eau de toutes parts , et quelque
soin qu’on prit de l’é lunch er dans la
suite , nous ne pûmes faire moins que cUen
conserver une voie durant tout lê voyase-
*VT ? . . O
,-Notretriste position dura onze jours en«
tiers 5 tems bien iong quand chaque mi-
nu te . vient nous offrir des fantômes de
piptt. Pans une de ces nuits u’honreur ,
l!un dé nos vaisseaux ayoit tiré: plusieurs
coups de canon en signe de détresse j le
lendemain au point du jo u r , quelle fût
notre douleur lorsque cherchant des yeux
le Middelbourg, ce ,vaisseau qui in’avoit
rejeté, de, son sein, nous; ne le revîmes
plus. Certain qu’il ayoit été englouti, j ’adressai
au ciel r, pour la j.éunev épouse du
supercargue , une courte prière, comptant
à chaque instant avoir moi r même pour
tombeau le même gouffre. Cependant nous
eûmes Je bordaeur de doubler ce cap, si
redoutable aupc marins. Fé io août y nous
passâmes « à ia, ^uef de .Sainte-fiélène, et le
2,5 du même mois , nous coupâmes 4a ligna
patries trois cent cinquante-huit ¡degrés de
longitude. , ; , , ;
... Durant ia rpufe^ je, ne pOrtoia jamais
la vue. en, arrière sans revoir en idée le
malheureux Middelbourg ; quel , affreux
moment, me dis ois-je., quand,toute’ cette
famille sera descendue sous les flots ! Je
croyois entendre les, derniers pris.de cette
mère infortunée,,: mêlés auxpdermers cris
de ses pauvres ¿nfans. Ilélas ! cette Imure