
1er s’établir dans ce paradis prétendu, -où
: toutes les richesses ’ainsi que les productions
les plus précieuses du globe ï’attèndoient.
A la vérité , plusieurs personnes , en lui
confirmant toutes les fables qu onraçontoit
sur ce magnifique pays , qui posSedoit tant
de mines d’o r , l ’a voient effrayé, en même
tems, sur les obstacles nfmibreux qu’ilde-
voit s’attendre à y rencontrer. Ils lui avoient
parlé de Boschjesman , de tigres, de lions,
de bêtes féroces de toutes les espèces ; et c’é-
toit là d is o ie n t ceu x -c i, ce qui empêchoit
les Colons de tenter de sr j établir. I
Pendant quelque tems, cet homme avoit
paru ébranle par toutes ces terreurs fabuleuses.
Mais la soif de l ’or l ’àvoit emporté
enfin ; et la presque certitude d’en trouver
l ’avoit entraîné jusqües-1'à. Cinq misérables
Hottentots marehoient à sa suite.'
I l avoit entendu parler de m oi dans la
Colonie , et il yen oit d’apprendre que j ’a-
Vois parcouru le pays de l’Orange. En con-
‘ séquence',‘ il avoit pris des informations sur
“ma route , et dirigé sa marche de manière
à me rencontrer. Le hasard le favorisoit
p a r -d e là ses espérances $ et de là venoit
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cette-grande joie qu’il ayoit témoignée en
me voyant. . ■; 5ÉI
On se doute bien que sa conversation,
roula presque toute entière sur cette terre f
promise vers laquelle il dirigeoit ses pas j
sur çette contrée merveilleuse , ou partout
il de voit trouver et ramasser à pleines
mains , le long des -.rochers^ et dans la r ivière
, de l ’or , de l’argent, des rubis. II
ne me parloit qu’avec extase de ces trésors
imaginaires. Persuadé , sans douté , que
mes charriots en étoient chargés, il de-
voit attendre de ma complaisance que je
lui en indiquasse les sources j et vraiment
en me voyant il avoit compté sur moi.
Je le laissai débiter à son aise toutes les
sottises dont s’étoit bercé son imagination.
Je me fis un scrupule de l’interrompre. Il
m’en cou toit même de dessiller ses yeux et
de détruire des espérances q u i, toutes folles
et toutes cnimériques qu’elles étoient ,
le rendoientheureux. Dissiper son illusion
et lui, dire la vérité , c’étoit l’affliger j et
néanmoins il falloit la lui dire. Je me fis
donc apporter tous les échantillons de minéraux
, toutes les pierres et cristaux cor
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