
que deux mois plus tard. En Afrique , la
nature est toujours vivante-; jamais son
notion 11’est engourdie par le froid. Mais
il faut être à l ’affut pour l ’observer, et le
•botaniste qui ne fera que parcourir la contrée,
sans y séjourner long-tems, doit s’attendre
à n’avoir» que le lot du jou i , :et.par
conséquent à ne ¿rapporter, que les collections
fortuites du- hasard.
'Journellement on a au Cap la preuve de j
t e que je viens de dire. Depuis long-tems ;
les Colonies sont visitées par des amateurs
•fleuristes ou des-botanistes instruits -; et il
-n’est aucun d’eux qui n'y ait trouvé de quoi
enrichir ou sonherbier ou son jardin. Mais
-comme personne peut-être n’est arrivé au
même lieu dans les mêmes circonstances et
•à la même ‘époque: qu’un autre , chacun ,
parmi les objets qu’il a rapportés, en a
eu que ‘ses devanciers n’ont ni connus ni
pu. coimoître. Les deux naturalistes dont
j ’ai parlé ci- dessus, quoique venus après
tant d’autres-, n ont-ils pas eux-mêmes-enrichi
la science par.des découvertes nouvelles?
Quoique la plupart de ces voyages successifs
aient été faits en très-pou de tems, ils
on t cependant contribué à multiplier nos
connaissances et à augmenter le trésor de
l’histoire naturelle. Que seroit-ce donc si
u n homme instruit, se transportant dans
un canton éloigné et fe rtile , y attendoit
patiemment la révolution d’une; année , et
yoyoit successivement éclore sous ses yeux
tout ce que la nature peut y produire f
Ce que je viens de dire sur les végétaux
peut s’appliquer avec la même vérité aux
oiseaux; et l ’influence des pluies qui, selon
les contrées , hâte ou retarde le développement
des premiers , doit mettre aussi
de grandes différences dans la ponte , dans
l’incubation et dans la mue des seconds.
Pour devenir doublement utilq aux personnes
qui tenteroient une entreprise pareille
à la mienne, j ’ajouterai ici une remarque
, que je crois importante, et qui
peut leur épargner bien des méprises; c’est
nue la variation qui existe dans une même
espace de plantes,selon la différence d’âge,
de ternis et de lieu , subsiste aussi chçs les
oiseaux.
Cette dissemblance accidentelle et passagère
est même telje quelquefois qu’on croi