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de nous. On m’a assuré avoir vu à Paris,
dans la rue Croix-des-Petits-Champs, chez
un tapissier, un chierl produire àvec une
chatte , dès métis qui ont vécu* Si ces ani-
» maux avoient été élevés dans une forêt,
ils se seroient dévorés plutôt l’un l’autre
que de s’accoupler;
Le kwagga né peut ê tre , et n’est point
réellement, le produit du cheval sauvage
et du zèbre 3 car l ’Afrique méridionale n’a
point dé chevaux sauvages indigènes. Les
chevaux qu’on y voit maintenant y ont été
transportés d’Europe § mais ceux-ci ne s’écartent
jamais des colonies 3 et jamais aucun,
avant les miens , ne s’étoit avancé
sous le vingt-cinquième degré de latitude,
où il y a des kwaggas et des zèbres.
D’ailleurs, si cet animal étoit un produit
bâtard de la zèbre, les mères allaitant
leurs petits après avoir mis bas, on
verroit ces petits les suivre dans les har-
des des zèbres : o r , c’est ce qu’on ne voit
jamais► Lés troupes de l ’une et l ’autre espèce
ne se confondent pas plus ensemble
que les troupes de différentes gazelles, Sou-
S N A F R t q ü E. 4l
vçnt j ’ai apperçu, dans les plaines, des
hardesde zèbres et des hardes de kwaggas 5
mais toujours je les ai vues séparées.
Enfin, j ’ajouterai à toutes ces preuves,'
qu’avant l’émigration des chevaux européens
en Afrique, le kwagga y existait, et
qu’i ly étoit connu des naturels. Le kwagga
est beaucoup plus petit que le zèbre 5 il a
un pri qui imite parfaitement l’aboyement
d’un chien : ,quant à celui du zèbre, il
produit absolument le même son qu’une
pierre lancée avec force sur la glace. ?
Rebuté par les fatigues et les peines que
je me donnois inutilement pour joindre èt
abattre quelques-uns de ces farouches ânes
isabelles, je me dédommagéois sur les o iseaux
sans nombre que m’offroit Cette contrée,
qui pour la première fois1 retentissoit
du bruit d’un fusil. Plantes, oiseaux, quadrupèdes,
presque tous les objets enfin ,
jusqu’au site et à la forme des montagnes ,
y étoit nouveau pour moi. Par-tout la terre
étoit couverte de fleurs magnifiques 3 et
par-tout je voyois voltiger sur ce parterre
rustique et brillant une foule de petits volatiles
du genre des sucriers, q u i, parés