
rées dans les mauvaises eaux que souvent
nous avions à boire ; et cette acidité , en
corrigeant leur saveur désagréable, les ren-
doit plus saines.
Pendant la n u it, nous apperçûmes des
feux dans le sud-ouest. Ils annonçoient
quelqtfune de ces bordes dont m’avoient
parlé les Houzouânas ; et le lendemain ,
au moment du départ, je donnai ordre
qu’on marchât vers eux.
Cette journée ne pouvoit manquer d’être
très-fatigante pour des animaux qui,
depuis vingt-quatre heures , m’avoierit pas
b u ; mais elle le fut pour moi plus qu’elle
ne de voit l ’être encore, parce que m’étant
séparé de la caravane pour chasser -, .avec
Klaas , quelques zèbres isabellés <que nous
avions apperçus dans la plaine , nous nous
égarâmes pendant ce teins , et nous famés
bien du chemin inutile jusqu’à, çe que
nous f ussions -retrouvée.; r Stï
■V D ’après la règle que je m’étois faite,
•toutes les fois que je- me rendois; à ;une
horde , d’envoyer quelques personnes en
-avant, afin de la pjrévenfr de mon arrivée j
et de me concilier son amitié^ je dey ois J
suivre, pour celle-ci, le même usage. Il
’étoit de même dans les ’convenances que
je choisisse pour députés quelques-uns de
ces Houzouânas , qui s’étoient vantés d’être
les alliés et les amis des hordes de ce
canton. .
Je jugeois, puisqu’ils se disoient en paix,
que cet état ne leur étoit pas habituel, et
que par conséquent il devoit tout au moins
régner beaucoup de. réserve entre èux et
leurs voisins. Ce1 fut pour cette raison-là
même que je ne Voulus point d’eux. Tant,
d’intimité m’étoit suspecte ; non que je
crusse les Houzouânas capables d’une noir?
ceur et d’une trahison ; mais je craignois
que la horde ne se" prévint .contre m o i, v
en me voyant dans une. pareille compa- > v
gnie, et annoncé à elle par des gens qui
certes etoient plus craints qù’aimés.
Envoyer quelques-uns des miens n’étoît
point pratiquable. Seuls, ils n’eussent pu
remplir' le.ur mission , faute d’interprètes.
Accompagnés d’Houzouânas , l ’inconvénient
d’une prévention défavorable, subsis-
toit toujours. Dans cette incertitude , il ne
me restoit qu’un parti à prendre ; celui de
O a