
grand nombre d arbres et de buissons quj
les embarrassoient. Elle marcha à une certaine
distance } tandis que moi et mes chasseurs
, dans l ’espoir de tuer quelques hip.
popotames, nous ne quittâmes point le fleu-
T®J les uns le côtoyant sur la rive droite
les autres Sur la gauche.
Avec cette ordonnance de marche, nous
fîmes deux campernens. Enfin, le troisième
jo u r , les Grands Namaquois , se trouvant
près de leur horde, ils me demandèrent la
permission de me quitter ; et moi, assuré
de leur faire plaisir, je voulus les y accompagner
, et les .remettre , pour ainsi dire,
entre les mains de leurs camarades.
: Ce n’est pas tout. Curieux de connaître
l ’eflet que produiroit dyns Je kraal la surprise
de notre retour, je défendis que personne
lie prit, les devants pour m’annon-
ç e r } et l ’qn étoit effectivement si éloigné
de nous attendre, notre arrivée fut si subite
et si inattendue qu’en nous voyant tout
le monde resta immobile d’étonnement.
Au moment de stupeur succédèrent les
cris , l ’agitation, les hurle mens , et tous
ces mouvemens désordonnés q u i, chez les
S a u v a g e s , démontrent les transports de
leur joie. Bientôt tout le kraal se ressentit
du désordre de cette exaltation. Chacun
s’applaudissoit de retrouver des camarades
, des amis, des parens qu’on avoit
cru perdus et qu’on désespérait de revoir
jamais. On les pressent, on les accablait de
c a r e s s e s j et ceux-ci, avouant bonnement
que je les avois conduits au bout du monde
, angmentoient encore l’enthousiasme ,
en racontant les merveilles dont ils avoient
été témoins.
L’intérêt qu’excitoit leur récit attirait autour
d’eux la foule. Interrompus à chaque
instant par vingt personnes qui leur fai-
soient chacun une question différente , ils
rêprenoient leurs discours, ajoutoient, exa-
géroient, confondoient les aventures et les
circonstances , et mettoient dans leurs récits
un désordre-qui, par cela meme qu ils
étoient incompréhensibles , excitaient un
ravissement et un extase universels.
L ’effervescence de ces sentimens dura
tout le jour et ne fut interrompue que par
les divertissemens bruÿans de la unit. Je ne
me flattois guère de: goûter les douceurs