
nant u n n o u v e a u v o y a g e , j e p o u r r o i s e i s
avoir besoin,
Dans oe troupeau étoient une chèvre et
un bou c, achetés par moi dans le pays des
ÏÎamaquois, à la prière et pour mon ami
Liewenberg, du canton des Vingt-Quatre
Rivières. J’eus la satisfaction de les lui remettre
moi - même» Je me souyenois des
bouteilles de jus de citron qù’à mon passage
m’avoit données ce brave homme , de
l ’amitié qu’il s’étoit empressé de me témoigner
, et des deux beaux oiseaux que ses
fils m’avoient procurés,
Quoique mon présent fût peu de chose
en lui-même, il y fut d’autant plus sensible
que c’étoit précisément ce qu’il m’a-
Voit demandé et ce qui pouyoit lui être
le plus agréable. Je partageai ensuite en-r
tre mes braves Hottentots. tous les objets
dont je n’avois plus besoin,
A in s i, débarrassé de tout ce qui me de-
yenoit inutile, j ’arrêtai mes comptes avec
tous les gens de ma troupe, et leur donnai
rendez - vous au Cap pour y recevoir
leur paiement. Quoique chacun d’eux brûlât
d’envie de revoir sa horde et ren-:
ü n A. v n i q V e* 5 o â
trer dans sa famille', cependant ils m©
témoignèrent tous du chagrin de me quitter.
Mhi, de mon côté, qûoique j ’eusse à
me plaindre de la plupart d’entre eux , je
ne les vis-•point partir sans attendrissement.
Mon projet me rappeloit au Cap ; et mes
soins, quelque sincères, quelque affec-;
tüeux qu’ils fussent, deven oient inutiles
auprès d’un malade , dont l ’état déplorable
ne laissoit aucun espoir. J’embrassai, pour
la dernière fois ,j jguine illeur des hommes,
celui à qui j ’avo^; les plus grandes obligations
et que j ’aimois tendrement. Lui-
même me dit le dernier adieu ; et, en effet,
quelque tems après, j ’appris que sa
respectable famille ayoit à pleurer sa
mort. %
Enfin, après une-absence de seize mois,
passés dans les déserts d’A frique , j ’arrivai
au Cap, où M. et Mme» Gnrdonm’at-
tendoient. Je fus reçu comme un ami, un
frère, un fils, ce qu’on a de plus ch e r ,
Ot jamais l ’amitié de ces hôtes bienfaisant
ne s’est démentie unseul instant. Le té.moi»»
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