
pendues, de distance en distancé, des plumes
d’autruche ; cette courroie ou ce cordon
, qui passoit d’un piquet à l ’autre, était
attaché à leur partie supérieure.
Mais comme il n’eût pas été possible de
se procurer assez de courroies pour fournir
à la longueur immense de cette double file y
on y ayoit suppléé , au lieu où elles man-
quoient, en garnissant les bâtons de faisceaux
de plumesfd’autruche, d’ailes d’oiseaux
., de bouts de queues, de morceaux
de peaux découpées ; et même de kros entiers
; en un mot de tout ce qu’on ayoit cru
capable*de servir d’épou vantail au gibier.
Le piège commençoit à l’ouverture même
de la gorge. Là , on avoit creusé, en échiquier
, une vingtaine de fosses, de dix pieds
de profondeur sur six à sept de large ; et
recouvertes à leur superficie, de manière à
être totalement cachées, mais garnies si lé*
gèrement que le moindre poids devoit enfoncer
la couverture. La chasse consistait
à faire pénétrer les. gazelles entre les deux
rangées de piquets ; une fois dans l ’intérieur
, on les poussoit naturellement dans
-le défilé où étaient pratiquées les fosses-
Quant à celles qui passoient pai; - dessus,
sans s’y précipiter, elles tomboient dans
différentes embuscades, où les gens de la
horde les attendoient, couchés sur le vendre,
pour les tirer, à coups de flèches, au
moment où elles débusquoient de la gorge.
On employa la journée entière à porter
sur le lieu et à mettre en place l’attirail
que je viens de'décrire ; et le lendemain,
à trois heures du matin, nons nons mîmes
en marche pour le rendez-vous. Comme il
était éloigné , nous n’y arrivâmes qu’au
point du jour. Je montais un de mes chev
au x , ainsi que Klaas ; et j ’étais suivi de
quelques-uns de mes chasseurs et de tous
mes chiens en laisse. Pour les Sauvages de
la horde, plusieurs d’entre eux se joignirent
à ma troupe ; et les autres allèrent
s’embusquer le long des palissades, pour
empêcher les gazelles de sauter par-dessus.
Au lever du so le il, nous appérçûmes ,
à une demi-lieue de nous, une harde très-
considérable de spring-bocken, chassée par
une troupe de Sauvages’. Je fis avancer et
filer mon monde sur l ’un des flancs, pour
les forcer insensiblement à se porter dans