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efforts pour échapper à leur gardien, et s’élancer
contre eux,; ‘ : y J
Jonker, de son côté, avançoit toujours, i
quoique lentement j niais toujours il avoit I
les yeux fixés sur les deux animaux. Leur I
voyoit-il tourner la tête , à l ’instant il res- |
toit immobile et sans mouvement.; Qn eût I
dit un éclat de ro che j et moi-même- j ’y c
étois trompé. , r;-
Son traînage, avec toutes ses interjup- »!
tions, dura plus d’une heure.,-Enfili, j-ede
vis se diriger vers-une grosse touffe^d’eù-! |
phorbe qui formoit un buisson, et .qufr.çe J
trou voit à deux cents pas au plus desf,r|ii- I
nocéros. Arrivé là , et.sûr de pouvoir,^,y ;;
cacher sans yêtre vu d’teafe, ili,se releva :, |
efc^près avoir, jetêêfJe,S; yOux de tmi^còjé, I
pour voir si ses câmarades,é toient tou^ja^’) I
rivés ; à leur poste , iFse prépara à tiJcet.
Pendant tout le terns dé,sa marche»jramr |
pan te jé Pavois suivi, de l’oeil | et à mesuré
qu’il vavançoit j’avoisi senti mon coaur (pal.7
piier involdntairmnent: * Mai&- les f,p$l pba-
tions redoublèrent, quand je le v is si pré»
des' animaux, et au. moment de) tirer .Sur
l ’un d’eux j que n’aurois-je pas donné dans
cet instant pour être à la placé de Jonker ,
où tout au moins à côté de lu i , afin d’abattre
aussi l ’un de ces farouches animaux.
J’attendois dans la plus vive impatience
que le coup de Jonker p a rtit, et je ne
concevois pas ce qui l’empêchoit de tirer 1'
mais le Hottcnt-Ot qui étoit à mes côtés et
q u i, à la vue simple, le distinguoit aussi
parfaitement que moi avec ma lorgnette ,
tn’avertit de son projet. Il me dit que si
Jonker ne tiroit point, c’est qu’il atten-
doit qu’un des rhinocéros*se détournât,
pour l’ajuster à la tête , s’il étoit possible j
et qu’au premier mouvement qu’ils féroient,
j ’entendrois le coup.
En e ffe t, le plus gros des deux ayant
regardé de mon cô té , il fut tiré aussitôt.
Plessé du coup, il poussa un cri effroyable
, et suivi de sa femelle, courut avec
fureur vers le lieu d’où le bruit étoit parti.
|jCe fut alors que je sentis mon coeur tressaillir
et que mes craintés furent portées à
leur comble, Une sueur froide se répan-
Hbit sur tout mon corps j mon coeur battoit
si fort que cela m’ôtoit la respiration. Je
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